En confinement avec Prem Rawat, 92e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix
L’Immuable
Long Beach, USA
Prem Rawat :
Le message au sujet de la paix est un si beau message ! Il ne dit pas « voilà ce qu’il faut faire pour être en paix, voilà ce que nous devons faire pour être en paix » mais il dit « la paix est en vous. » On ne peut faire plus simple !
Chaque jour, s’éveiller à la possibilité d’être comblé, non pas par des éléments extérieurs mais par les éléments mêmes qui sont ancrés en chaque être humain. Donc, peu importe qui vous êtes, où vous êtes, les circonstances qui sont les vôtres, vous pouvez être comblé.
Comblés ! Nous vivons dans un monde très différent de cela, croyez-moi. L’autre jour, en fait il y a quelques mois, j’étais en train de lire et je me suis fait la réflexion : « Quelle est la définition du bonheur ? » J’ai donc fait des recherches et je suis tombé sur une page des Nations Unies.
C’est très intéressant. Le bonheur y est défini. J’aurais cru le bonheur subjectif, ne serait-ce que d’après mon expérience, à savoir qu’il est possible d’être heureux quand tout va mal. Quand tout va mal, vraiment mal, il est néanmoins possible d’être heureux. Par contre, même si tout peut aller au mieux, il est possible de se sentir agacé.
Mais non. Ils l'ont défini comme suit : « Si vous avez un abri, de la nourriture, accès à l'eau, accès aux soins médicaux, alors vous êtes heureux. »
Je me suis dit : « Attends un peu. Voilà qui ressemble à la définition de la prospérité. On ne devrait pas appeler cela “bonheur“ mais le présenter par “comment être prospère“. Pour être prospère on a besoin d'un avenir, on a besoin d'un logement, on a besoin de soins, de nourriture... »
Alors, je sais que ce sont des gens intelligents, qui suis-je pour leur dire : « Une erreur a dû se glisser en mentionnant ”bonheur“. Je suppose que vous vouliez parler de prospérité, pas de bonheur. » Le bonheur n'exige rien, rien d’autre que vous, juste votre être, juste d’être en contact avec vous-même.
Mais notre croyance fondamentale est que nous sommes incomplets ! Ce n’est pas notre faute, c’est ce qui nous a été inculqué. Ce n’est pas une information que nous avons trouvée par nous-mêmes, c’est une information transmise par d’autres et que nous avons tout simplement acceptée sans jamais la remettre en question.
Et c’est précisément ce que nous devons remettre en question : « Pourquoi suis-je incomplet ? » J’ai soif, j’ai besoin d’eau. Je suis composé de 70% d’eau, j’ai besoin d’eau. Il se trouve que je vis sur une planète où il y a de l’eau.
Pouvez-vous imaginer être un être humain traversant le processus d'évolution et finissant par vouloir, exiger, avoir besoin de quelque chose qui manquerait ? Pensez-vous que l'évolution, si vous aviez besoin d'eau et qu'il n'y en ait pas, vous aurait permis d’évoluer ? Absolument pas ! Absolument pas.
Vous avez besoin d'oxygène et il y a de l'oxygène. Pensez-vous qu’il vous aurait été permis d'évoluer sans ? Non. Absolument pas. Mais vous êtes ici et tout ce dont vous avez besoin est ici avec vous. Cela, vous devez le considérer, vous devez le ressentir.
C'est ce qui frappe l'esprit des gens, je ne parle pas d'une paix fantaisiste, je parle d'une paix réelle, d'une paix que vous pouvez ressentir. « Hein ! Quoi ? Il y a une paix que l’on peut réellement ressentir ? »
Vous avez déjà entendu le mot “harmonie“, n’est-ce pas ? La preuve pratique de ce que l'harmonie signifie réellement pour nous est qu’elle ne nous paraît pas insupportable. Tout comme l'harmonie, il y a des sentiments en nous, des sentiments qui ne nous sont pas insupportables.
Il existe aussi en nous d’autres sentiments que nous trouvons insupportables. La colère… C’est parce qu'elle est enrobée de sucre que nous l’acceptons. Mais nous savons que nous n'aimons pas la colère. Nous le savons mais à cause de son glaçage nous ne réalisons pas que « c'est une pilule amère que je suis sur le point d'avaler » jusqu’à ce que nous l’ayons avalée.
Similairement, quand nous voyons quelque chose, ce n’est en rien différent, les yeux sont impartiaux. Nous voyons quelque chose de beau et nous l'aimons, nous voyons quelque chose de laid, nous ne l'aimons pas.
Où est-ce que je veux en venir ? En vous existe un sentiment que votre cœur ne trouve pas désagréable, il le trouve très beau, très harmonieux. Et ce sentiment est appelé “paix“. Ce sentiment est appelé “clarté“. Ce sentiment, c'est la lumière. La lumière.
Lorsque vous entendez le mot “lumière“ il ne s’agit pas de cette lumière-ci, produite par un filament qui brûle. Il n'y a pas de filament en vous. Il s’agit de la lumière qui ôte les ténèbres. Qu'est-ce que l'obscurité ? L'obscurité est tout ce que vous trouvez insupportable. C'est dans ce contexte que se situe votre lumière. Je sais que vous n’avez jamais entendu cela auparavant.
Parce que chaque fois que vous entendez parler de lumière, vous imaginez l'échelle de Jacob. Vous connaissez l’échelle de Jacob, n'est-ce pas ? Ces faisceaux de lumière qui émergent d'un nuage et « pouf ! La lumière ! »
Non. Pour que cette lumière, cette lumière-là soit en vous, il faudrait une sorte de fusion, des flammes, de l’électricité, du feu, une fusion ! Voudriez-vous vraiment une fusion ?
Mais elle agit comme une lumière parce qu'elle dissipe toute ambiguïté, elle dissipe l'obscurité. L'obscurité ? Pas l'obscurité dans le sens de ce qui est non visible mais l'obscurité qui ne vous permet pas d'être à l'endroit où vous voulez être. Le fossé.
Apportez cette lumière dans votre vie de façon à pouvoir être en harmonie avec votre être ! Voilà l'essentiel.
Vous êtes né, vous êtes en vie et un jour vous devez mourir. Personne ne veut en parler, moi non plus. C'est inutile. C'est un rendez-vous déjà pris, c'est une affaire conclue. Mais aujourd'hui est également un marché conclu !
Il a fallu des millions et des millions d'années pour que je sois en vie aujourd'hui. Ce n'est pas un accident. Des millions et des millions d'années ont été nécessaires pour que vous soyez en vie aujourd'hui, pour que vous le soyez, vous ! Je veux dire, vous ! Vous ! En tant que cette personne...
La question est donc de savoir pourquoi certains souffrent sur Terre. La nourriture n'est pas le problème, l'eau n'est pas le problème. Alors ? Parce qu'en fin de compte, c'est nous qui ne nous comprenons pas.
Quand Socrate dit « Connais-toi toi-même, » c'est une affirmation chargée de sens, cette affirmation en dit davantage que vous ne pouvez l’imaginer. Parce que la conséquence de ne pas se connaître soi-même est que nous nous trouvons au bord de la destruction totale et indubitablement de la misère. Personne ne se sent plus en sécurité. Quel est le prix à payer ? Quel en est prix ?
Nous y voilà. Reconnaître ce que la vie signifie vraiment. La vie, c'est ce puits qui est en vous. Ouvrez-vous à la possibilité d'être comblé. Parce que lorsque vous découvrirez qui vous êtes, vous réaliserez, vous réaliserez vraiment que c'est bien au-delà de toute attente que vous ayez jamais eue de vous-même.
L’heure est venue d'accueillir ce qui vous a été donné dans ce magnifique moment qui est vôtre et c'est un moment. C'est un moment. Vous pensez que la Terre sera toujours là ? Non. Elle disparaîtra et un jour toute trace humaine disparaîtra.
Cela n’a rien de neuf, ce n'est pas une catastrophe pour l'univers. C'est normal et c'est ce qui se passe. Des soleils entiers, des galaxies entières, des étoiles entières ont tout simplement disparu.
Deux trous noirs sont entrés en collision il y a des milliards d'années, alors que la Terre n'était même pas encore là, et cela a créé une onde, une vague gravitationnelle qui s’est propagée dans tout l'univers. En septembre 2015, cette vague s'est manifestée sur la planète Terre. L’origine de tout cela remonte à un moment où la Terre n’existait pas encore !
C'est énorme ! Vous êtes une petite particule, vraiment petite, dans une région relativement calme de la galaxie, au sein de cet univers. Et un petit astéroïde, en dérivant, peut anéantir tout ce qui s’y trouve. Voilà à quel point vous êtes fragile. Et sur cette planète, il y a la vie, la vie.
L’heure est venue de s’éveiller, de prendre vraiment conscience de ce qui se passe ici et d'apporter la paix ! Il a toujours été dit qu’un messie ou un prophète viendrait et apporterait la paix. Qui a dit ça ? Qui ? Qui ? Vous voyez, vous ne connaissez même pas le nom du gars.
Parce que personne ne l'a dit en réalité. C'est comme un téléphone. Quand quelqu'un vous dit une chose à l’oreille et que vous le répétez, cela devient tout autre chose et ce qui a été dit, personne ne le sait.
Non. Il y a un messie en chacun de vous, il y a un prophète en chacun de vous. Établissez la paix maintenant. L’heure est venue. Pas par fantasme, pas une grande idée, mais par réalisme, pour le côté pratique, parce que nous ne pouvons pas continuer ainsi. Ça ne marchera pas ! Ça n’ira pas. Ce n'est pas viable, ce n'est pas réversible.
Donc, la paix commence bien sûr par chacun d'entre vous. Ne perdez pas espoir. Allez de l'avant, allez de l'avant, trouvez votre force. Vous l'avez.
C'est ce qui arrive quand vous vous appuyez sur quelque chose et que cette chose est retirée, vous allez forcément tomber. Ne vous reposez sur rien ! Tenez-vous sur vos propres jambes. Cela arrive. Les gens vont et viennent. Tout bouge, tout change. Mais il existe aussi un “quelque chose“ d’immuable et cela réside en vous.
En confinement avec Prem Rawat, 86e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix
Né pour ressentir
Miami, États-Unis
Prem Rawat
Existe-t-il une astuce concernant la vie, un moyen de vivre sans être abattu par les problèmes ? Je vais vous faire part de mon expérience, 50 années d’expérience, presque 51 années dans quelques jours. Cela fera 51 années le 31 juillet. Alors je vais vous le dire.
Comment en suis-je arrivé à cette astuce? Moi aussi j’ai des problèmes, moi aussi j’ai essayé de les surmonter et, fondamentalement, je n’ai pas non plus réussi à y parvenir. Le même problème, à peine surmonté, se transforme, il mute et devient autre chose. Il revêt une apparence complètement différente mais nous savons bien que c’est exactement le même problème. Donc, au final, vous essayez de remporter la victoire sur vos problèmes sans être victorieux sur vous-même. Le résultat est que vous ne gagnez pas, vous perdez contre vous-même. Vous perdez contre vous mais vous essayez de gagner contre tout le reste. Vous allez échouer. Pourquoi allez-vous échouer ? Parce que la première victoire que vous devez remporter n’est pas celle sur vos problèmes mais sur vous-même.
Alors que veut bien dire remporter la victoire sur soi-même ? À quoi cela ressemble-t-il ? À ceci : quand vous comprenez que ce mur, non pas l’autre côté du mur mais ce côté-ci… Car si nous nous demandons ce qu’il y a de l’autre côté du mur, nous perdons, croyez-moi. Les gens essayent de l’imaginer depuis des centaines de milliers d’années : « D’où est-ce que je viens ? » Et ils en sont arrivés à la conclusion, le monde entier en quelque sorte en est arrivé à la conclusion que l’on ne vient pas d’ici, que l’on vient d’ailleurs. Alors voilà l’idée : nous commençons à réaliser qu’entre ce côté-ci du premier mur, celui de la naissance, et ce côté-là de l’autre mur, celui de la mort, c’est là que se trouve le paradis.
Voilà ce que signifie « remporter la victoire sur soi-même ». Le paradis, c’est le fait de pouvoir ressentir ! Cependant ce qui fait vraiment le paradis, ce n’est pas seulement de pouvoir ressentir mais ce qu’il est possible de ressentir. Vous pouvez ressentir de la joie, voilà ce qui fait un paradis.
Lorsque m’est venu ce titre « Né pour ressentir », on m’a demandé : « Comment allez-vous appeler cette conférence ? » Je n’ai pas répondu. « Mais on a besoin d’annoncer cette conférence, on a besoin d’un titre, on a besoin d’un thème ! » « Né pour ressentir. » Né pour ressentir la clarté. Né pour ressentir la joie. Né pour ressentir le divin. Né pour ressentir le véritable bonheur. C’est pour cela que vous avez traversé ce mur et êtes arrivé sur cette scène, sur cette estrade. Et qu’avez-vous fait ? Vous vous êtes laissé contaminer. « Non, non, c’est le destin, le destin. Je ne suis qu’une petite marionnette. » Où sont les ficelles alors ? Vous percevez des petites ficelles ? Vous voulez être une marionnette ? Vous pouvez être une marionnette.
Alors qu’est-ce que le destin ? J’ai également une définition pour le destin. Chacun de vous dans cette salle, ainsi que tous ceux qui ne sont pas dans cette salle, les 6 plus ou moins et demi milliards d’êtres humains sur terre, ont chacun un don. Et le destin, c’est lorsque vous trouvez votre don et que vous le développez sans limite. Ce faisant, vous accomplissez votre destin.
Voilà ce qu’est le destin. Il n’est pas prédéterminé, cela impliquerait de ne pas avoir de choix. Et tout ce qui existe au sein de l’univers, sur cette planète Terre… Je ne sais pas si le soleil a le choix. Je ne le sais pas. Je ne sais pas si la lune a le choix. Je ne sais pas si toutes les étoiles ont le choix. Je ne sais pas si les rivières ont le choix. Mais je sais que vous, vous l’avez. En tant qu’être humain vous avez le choix. Et vous pouvez choisir ! Vous pouvez choisir de remporter la victoire sur vous-même ou vous pouvez choisir de continuer, le restant de votre vie, à chercher à remporter la victoire sur vos problèmes. Dans un cas vous ne gagnerez jamais, dans l’autre vous avez une bonne chance de réussir.
Personne, personne ne peut éliminer ses problèmes. Évidemment beaucoup de gens pensent l’avoir fait, beaucoup de gens aimeraient bien, beaucoup aimeraient imaginer le faire. Mais personne n’est encore parvenu à éliminer ses problèmes. Et nous devons d’abord comprendre que c’est là la nature même des problèmes : on ne peut pas les éliminer. Si nous les éliminons, ce ne sont plus des problèmes. C’est dans leur nature, ils vont muter sous une autre forme, puis encore une autre.
Juste au moment où vous croyez avoir tout réglé, votre chat s’échappe. A l’instant-même où vous retrouvez votre chat, votre chien s’échappe et alors que vous retrouvez votre chien, votre femme vous quitte. Et au moment-même où vous retrouvez votre femme, c’est vous qui partez.
Sur cette terre, si vous ne comprenez pas la raison de cette vie, de cette existence, si le souffle n’est pas précieux pour vous, si vous n’êtes pas précieux pour vous-même, votre existence n’a aucun sens pour vous. Alors croyez-moi mes amis, l’histoire qui se joue entre ces deux murs sera un échec. Ce ne sera pas une histoire, mais un cauchemar. Un cauchemar ? Dites-moi, voilà qui semble s’appliquer à la vie de pas mal de gens ! Un cauchemar, un cauchemar, un cauchemar…
Il existe un programme incroyable qui s’appelle le Programme d’éducation pour la paix. Il se répand comme une trainée de poudre dans beaucoup d’endroits. Je viens de recevoir une photo d’ex-combattants dans leur uniforme militaire et derrière eux il est écrit en grand : « Programme d’éducation pour la paix ». Beaucoup d’ex-combattants y participent.
Il est maintenant diffusé dans de nombreuses prisons et utilisé avec des ex-combattants de la guérilla en Colombie. Donc, ces gens-là ont été emprisonnés et que leur est-il arrivé ? Ils sont bien sûr emplis d’amertume. Mais voilà ce qui arrive, ils sont là et accusent tout le monde d’être la cause de leurs problèmes. « Je suis là à cause de lui, à cause de lui, à cause de lui… » Lorsqu’ils suivent le Programme d’éducation pour la paix ils commencent à se regarder et, ce faisant, ils disent : « Non, non, non, je ne suis ici à cause de personne. Si je suis ici, j’en suis responsable. » Voilà ce qui est fantastique et c’est l’objet de mon message, on peut changer ça. On ne peut pas changer les autres, mais on peut se changer soi-même.
Vous ne pouvez pas remporter la victoire sur vos problèmes mais vous pouvez remporter la victoire sur vous-même. Donc ils se disent : « Je sais comment arranger cela, je dois changer. » Ils se mettent à changer et la transformation s’opère. C’est ainsi que cela se passe. Et alors à quoi cela ressemble-t-il ? Cela ressemble au paradis… sur Terre ! Attendez, quelqu’un en a parlé il y a longtemps. Le paradis sur terre, là où l’être humain est authentique, où vous êtes vrai, vrai envers vous-même, sans vous lamenter sur vos erreurs mais avec une vie dans laquelle chaque jour revêt pour vous la puissance d’un lever de soleil.
Et que savez-vous au sujet du soleil qui se lève ? Sur cette planète le soleil ne cesse pas de se lever, le saviez-vous ? Je sais que vous le savez. Mais cela ne vous donne-t-il pas la chair de poule de savoir que le soleil se lève à chaque seconde sur cette terre ? Et qu’un coucher de soleil s’y produit chaque seconde ?
Qu’il y a la lumière et l’obscurité, que tout se trouve ici ? De même qu’un lever de soleil est puissant, reconnaissez chaque moment comme étant ce puissant… porteur de lumière capable de remplir votre vie de lumière, de remplir votre vie de joie, de remplir votre vie de clarté, de remplir votre vie de choses si importantes pour vous en tant qu’être humain. Et vous êtes la source de ces choses-là, pas moi, pas quelqu’un là-haut dans le ciel, pas quelque chose de l’autre côté du mur. C’est ici que ça se passe, ici que se déroule l’histoire, vous êtes l’acteur, vous devez faire ce que vous avez à faire et vous sentir inspiré à le faire. Alors, le fait d’être en vie vous inspire-t-il ?
Voilà ce qu’est se connaître soi-même. Se connaître soi-même ! Si vous ne savez pas qui vous êtes, vous ne serez pas reconnaissant pour quoi que ce soit. Et pour l’exprimer dans l’autre sens, car on peut l’inverser, si vous découvrez que vous n’êtes reconnaissant de rien, c’est parce que vous ne savez pas qui vous êtes. Alors préoccupez-vous de savoir qui vous êtes afin de pouvoir être reconnaissant parce que ressentir de la gratitude fait du bien. Donc, ressentir de la gratitude fait du bien. Et pourquoi êtes-vous né…? Pour ressentir. C’est ainsi que les deux se relient, né pour ressentir et ressentir ce qui fait du bien. Être humain, cela fonctionne. Être vivant, cela fonctionne. C’est donc tout ce que nous avons besoin d’être. Puis, chaque jour comprendre que nous sommes là, que nous sommes nés pour ressentir et que nous devons ressentir. Et ce que nous sommes capable de ressentir, c’est une clarté d’esprit infinie, de la joie, de la compréhension.
Nous avons le choix. Nous pouvons avoir envie de faire des choses qui vont nous apporter du malheur ou bien choisir de ressentir la beauté, la simplicité qui se trouve dans le cœur de chaque être humain. Voilà ce qui est réel. N’acceptez ce que je dis que si cela vous parle. Soyez vivant. Maintenant vous êtes sur scène. Il y a ce mur et cet autre mur. L’un est arrivé, l’autre arrivera. A chaque pas vous devez vous rappeler que vous êtes né pour ressentir mais pas n’importe quoi. Vous êtes né pour ressentir l’absolu, vous êtes né pour ressentir le divin. Ressentez, ressentez parce que vous êtes né pour ressentir.
En confinement, avec Prem Rawat, 87e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix.
Une paix fondamentale
Séminaire international Bunya, deuxième partie
Hiroshima, japon
Prem Rawat :
Votre existence est faite de trois choses : la naissance, vous êtes vivant, et un jour vous devez vous partir, la mort. Je simplifie, d’accord ? Je sais qu’il y a beaucoup plus de choses que ça, mais je simplifie : vous êtes né, vous êtes vivant et un jour, vous devez vous partir.
Vous n’avez eu aucun contrôle sur le jour de votre naissance et vous n’avez pas vraiment le contrôle sur le jour où vous partirez. Mais entre ces deux jours-là, vous avez le contrôle. La question qui se pose est celle-ci : avez-vous vraiment le contrôle ? La seule raison pour laquelle je pose la question, c’est que si vous ne l’avez pas, vous devriez l’avoir.
En effet, c’est la seule façon de pouvoir dire : « Pardon, mais je ne veux pas de frustration dans ma vie. Pardon, mais je ne veux pas de colère dans ma vie. Pardon, mais je veux de la joie dans ma vie. Pardon, mais je veux de la paix dans ma vie. Pardon, mais je veux me sentir bien chaque jour. »
Car si tout cela incombe aux autres, je suis à leur merci. Si leur approbation me permet de me sentir bien, je suis à leur merci, je dois faire ce qu’il faut pour leur plaire afin qu’ils puissent dire : « C’est bien ce que tu fais, c’est bien. »
En quoi la vie est-elle vraiment difficile ? Vous le savez ? (Quelqu’un : « Non, pouvez-vous nous le dire ? ») Contrairement à un magnétophone, elle n’a pas de boutons “Pause”, “Stop”, “Retour”.
Par exemple, si j’ai raté ma journée d’hier, j’aimerais appuyer sur “Pause” et “Retour” : « J’aimerais pouvoir faire autrement, j’aimerais tellement pouvoir faire autrement. » Si, à un moment donné, je suis très en colère, très en colère, je sais ce qui va se passer ensuite : je vais me sentir mal. Je pourrais appuyer sur “Pause” et “Retour” : « J’aimerais pouvoir faire autrement. » (Quelqu’un : « C’est ce que nous allons faire ».)
Donc, comme il n’y a pas de boutons, on est obligé de vivre sa vie consciemment chaque jour et ça, c’est vraiment difficile. C’est vraiment, vraiment, vraiment difficile. La raison pour laquelle c’est difficile, c’est qu’on n’est pas préparé à ça.
Pendant deux minutes c’est notre cœur qui nous guide, pendant deux autres minutes, c’est notre tête. Deux minutes ici, deux minutes là, deux minutes ici, deux minutes là, deux minutes ici, deux minutes là.
Une minute : il faut être concret ! La minute d’après : « Ah… » Une minute : « Mon Dieu, je suis en retard. » La minute d’après : « Je suis tellement heureux d’être vivant. » Et la minute d’après : « Est-ce que je suis heureux d’être en retard ? » (Quelqu’un : « C’est ce que nous faisons. »)
Confusion, confusion, confusion… Et là tout le monde dit : « Il ne faut pas être confus, suivons une formation, lisons un livre, trouvons quelqu’un comme moi. »
Ce que je vais vous dire est direct : « Ce n’est pas vers moi qu’il faut chercher pour trouver la paix, c’est vers vous-même. » En effet, la paix se trouve en vous. Ma paix se trouve en moi, je ne peux pas vous la donner et vous ne pouvez pas me donner la vôtre.
Je ne peux pas vous donner mon souffle, vous ne pouvez pas me donner le vôtre. D’un mur à l’autre, pas un seul instant ne peut être échangé. Ces instants sont à vous, sont à moi, à vous qui vous comprenez vous-même, à vous qui vous comprenez vous-même. C’est ce que Socrate a dit : « Connais-toi toi-même », comprendre le soi.
Ce que j’ai à dire est très simple : « Ce que vous cherchez se trouve en vous. » Vous me posez la question : « Comment puis-je regarder en moi ? » De la même façon que pour voir votre visage. Comment voyez-vous votre visage ? Si vous voulez vous voir, comment faites-vous ? Avec vos yeux, vous voyez le monde, vous voyez le visage de tout le monde, d’accord ? Avec vos yeux, vous voyez le visage de tout le monde sauf le vôtre.
Si vous voulez voir votre visage, de quoi avez-vous besoin ? Vous avez besoin d’un miroir. Vous avez besoin d’un miroir pour ne pas être dépendant, mais indépendant.
Il s’agit d’être libre, je parle d’être indépendant. C’est là que mon message est si différent. Il se trouve que je viens m’asseoir dans un fauteuil, ou parfois je suis debout sur scène, j’ai un micro pour parler et c’est tout. Le message est tout à fait différent, il parle de liberté, il dit « Connais-toi toi-même », il dit : « Vous avez le pouvoir de vous libérer ».
Quand je dis : « Vous connaissez votre monde, maintenant connaissez votre souffle », pourquoi est-ce que je le dis ? Parce que dans le fait d’être en vie il y a quelque chose de très beau.
Je vais vous laisser avec une dernière réflexion. La sagesse ne vient pas toujours d’un coup, croyez-moi, parfois elle arrive par petits morceaux. Et donc, un jour j’ai eu cette pensée et je vais la partager avec vous.
Si je cherche Bouddha… J’ai vu des images de Bouddha, j’ai vu des statues, si je cherche Bouddha dans le monde aujourd’hui, comment dois-je m’y prendre ? Comment dois-je m’y prendre ?
Dois-je chercher quelqu’un qui ressemble aux statues que j’ai vues, aux images que j’ai vues ? Si je fais ça, je ne trouverai pas de Bouddha.
Par contre, si je cherche quelqu’un qui a de la sagesse, de la bienveillance, de la bonté, de la sollicitude, savez-vous combien de Bouddhas je trouverai ? Des millions, des millions. Bouddha, ce n’était pas cela, mais ceci. Ce qui faisait que Bouddha était Bouddha, ce n’était pas son visage, mais sa bienveillance, sa sollicitude, son dévouement, sa sagesse.
Et cela vit éternellement, ça ne meurt jamais, ça vit éternellement.
Beaucoup de gens, au décès d’un de leurs proches, ont du chagrin et c’est normal. Mais comme vous avez vu la personne, vous devriez savoir que vous êtes attaché à un visage. Cessez de chercher le visage et cherchez la gentillesse, cherchez la joie de la personne, cherchez la bienveillance de la personne et vous vous rendrez compte qu’elle est toujours là.
Pas en une seule personne, mais en de très nombreuses personnes. C’est la sagesse de la vie, pas la sagesse du monde, mais la sagesse de la vie.