En confinement avec Prem Rawat, 98e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix
Sur l'expérience et les croyances
Sao Paulo, Brésil
Prem Rawat :
Aujourd'hui, vous avez choisi d'être ici pour entendre parler de paix, pour approfondir votre compréhension de ce que signifie être en vie, pour faire un pas de plus. En fait, ce dont je veux vous parler, c’est de ce que nous sommes. « Qui sommes-nous ? Qu'est-ce qu'un être humain ? »
D'une certaine manière, c'est très simple : nous sommes composés de six éléments, oxygène, hydrogène, carbone, calcium, azote et phosphore. C'est ce que vous êtes. D’un point de vue logique, c'est ce que vous percevez. Quand vous regardez une autre personne, c'est ce que vous voyez. Peu importe qui vous regardez, voilà ce que vous voyez !
Mais cette vision est erronée. Quand nous regardons notre mère, nous ne regardons pas seulement le carbone, le calcium, l'oxygène et le reste, nous voyons autre chose. Quand nous regardons notre père, nous ne voyons pas seulement le carbone, le calcium, l'azote, le phosphore, l'hydrogène et l'oxygène. Nous voyons un père.
Lorsque nous voyons quelqu'un que nous aimons, nous ne nous contentons pas de dire : « Voilà ce que tu es. » Nous voyons la personne que nous aimons. Même si, techniquement parlant, c'est de cela que nous sommes faits, ce n'est pas tout. Il y a autre chose.
Un autre aspect est également présent : nos désirs, nos envies. Nous désirons être heureux. Nous avons une incroyable tolérance au bonheur. Nous pouvons absorber deux milliards de tonnes de bonheur chaque jour sans problème. Nous pouvons engloutir tout le bonheur du monde sans aucun problème.
De tous nos rêves, des feuilles de route que nous créons dans notre imaginaire pour atteindre le bonheur, nous dressons de petites cartes : « Si j'ai ceci, si j'ai cela, ceci et cela que je veux, alors je serai heureux. » Telles sont nos feuilles de route vers le bonheur.
Peu importe que vous soyez instruit ou non, que vous ayez un emploi ou que vous n’en ayez pas, chaque jour vous aspirez à être heureux. Vous êtes ainsi fait.
Maintenant, la question devient : « Si c'est ce que vous êtes, si c'est ce à quoi vous aspirez, si c'est ce que vous voulez, pourquoi l'humanité ne réussit-elle pas ? Qu’arrive-t-il ? » Plus nous essayons d'être heureux, plus nous sommes tristes. Plus nous essayons d'être libres, plus nous sommes frustrés.
Parce que nous sommes pris comme un poisson dans un filet, nous sommes pris dans un filet de définitions. Et nous croyons en ces définitions même lorsqu'elles ne fonctionnent pas. Même quand elles ne mènent à rien, nous continuons à y croire. Nous sommes devenus des croyants.
Avez-vous entendu parler de Léonard de Vinci, non ? Vous en avez entendu parler ? Bien. On a trouvé des notes de Léonard de Vinci. Et sur l’une d’elles, en bas de page, il signe : « Disciple de l'expérience, Léonard de Vinci. »
Quand j'ai lu ça, je me suis senti obligé de me demander : « Es-tu un disciple de l'expérience ? Suis-tu ton expérience ou bien suis-tu tes croyances ? » Il y a une grande différence, une énorme différence, parce que dans un cas on dit : « Je vais suivre ce que je sais » et dans l'autre : « Je vais suivre ce qui se présente ! »
Quelles questions posez-vous ? Quelles questions devriez-vous poser ? Vous demandez-vous : « Suis-je béni ? Et si je suis béni, est-ce que je le ressens chaque jour ? Chaque jour ? Suis-je en vie ? Est-ce que je me sens en vie chaque jour ? Ou alors, parmi mes émotions, est-ce que je ressens de la jalousie, de la colère, de la peur, du doute ? »
Si vous ne ressentez pas de jalousie, de peur, de colère et de doute, vous devriez être dans un musée. Vous devriez être empaillé et exposé dans un musée pour témoigner : « Voici une personne qui ne ressent ni colère, ni peur, ni doute, ni désarroi... »
Mais le fait est que, s'il y a la peur en vous, il y a également la liberté. S'il y a la colère en vous, il y a la compassion. S'il y a la confusion en vous, il y a la clarté. S'il y a la douleur en vous, il y a la joie en vous.
En vous ! Comprenez-vous ce que signifie “en vous” ? La plupart des gens entendent ce que je dis, mais cela ne fait pas sens : « En toi ! » Parce que chez la plupart des croyants, cela vient de “là-haut“.
Que provoque la peur ? Que vous fait-elle ? Elle vous détruit, elle peut vous détruire. Qu'amène la confusion ? Elle peut vous détruire, elle peut détruire votre instant, elle peut détruire une journée entière, instantanément.
Ainsi, le ciel est ici. Qu'en pensez-vous ? Le croyez-vous ou le savez-vous ? Savez-vous ou croyez-vous ? Savoir ? Oui ? Non ? Alors, oui ? Oui ! Et savez-vous ? Pas à cause de moi ! Non, non et non ! Je ne suis pas d'accord.
Je suis un miroir. Est-ce que le miroir crée le visage ? Je suis un miroir ! Je ne crée pas votre visage. Vous pouvez connaître le paradis, non pas à cause de moi, mais parce que vous êtes en vie. Si vous n'étiez pas en vie, il pourrait y avoir neuf millions de moi incapables d’aider qui que ce soit.
Parce que c'est vous ! Il y a le divin en vous. Que demander de plus dans une vie que le fait que l'être divin puisse se trouver en vous ? Plus proche que n'importe quel ami, plus proche que votre femme ou votre mari, en vous ? Celui qui vous accompagnera partout où vous irez.
Dans l'endroit le plus sombre, le divin est avec vous. Au sommet de la montagne, le divin vous accompagnera. Dans la confusion, le divin est avec vous. Dans vos ennuis, dans votre douleur, dans chaque émotion que vous considérez comme l'enfer, le divin est avec vous. Fêtez-vous cela ? En êtes-vous reconnaissant, remerciez-vous le divin d'être avec vous ?
Votre ami… Si vous ne vous montrez pas reconnaissant envers votre ami, il ne sera pas votre ami très longtemps. À un moment donné, vous devez lui dire : « Je t'apprécie. Merci d'être mon ami. » Que dites-vous au divin ?
Ce sont les paradoxes sur lesquels nous devrions travailler. Parce que lorsque nous commençons à résoudre ces paradoxes… Savoir, c'est vraiment, vraiment connaître le soi. « Se connaître soi-même ! » Voici une très bonne raison de vous connaître vous-même, parce que c'est ce que vous êtes.
Vous avez un esprit et vous avez un cœur. Vous êtes équilibré. Vous êtes équilibré. Si vous apprenez à utiliser les deux de façon égale, non seulement vous serez en paix mais vous prospérerez dans ce monde.
Seulement la plupart des gens savent n’en utiliser qu'un seul. Le cœur, ils ne le comprennent pas. Je dis « le cœur » et les gens se demandent « Qu'est-ce qu'un cœur ? De quoi parlez-vous ? » Je vais vous dire ce qu'est un cœur.
Le cœur est l'endroit où réside le courage humain. Le cœur est le foyer de votre clarté. Le cœur est le lieu en vous où réside et vit le divin. C’est à partir de votre cœur que vous recherchez la gratitude la plus sincère de votre existence. Le cœur est le lieu où réside l'amour, avec ou sans raison.
Le cœur est le lieu en vous où se trouve la soif d'être comblé. Ce lieu qui contient tout ce qui est bon est appelé « le cœur. » C'est cela un cœur. C'est le courage. Le courage de chercher la clarté en pleine confusion. Quand tout va mal, le courage de dire : « Non. Non. Je veux de la clarté, je veux être comblé. »
Avez-vous fait l'expérience de ce courage ? Avez-vous ressenti ce courage ? Avez-vous compris ce courage ? C'est le pouvoir que vous avez, votre pouvoir ! Celui de vous épanouir dans ce monde, de vous épanouir ! De briller ! D’être !
En confinement avec Prem Rawat, 96e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix
Le cadeau de la vie
Denver, États Unis
Prem Rawat :
Nous essayons de nous faire une idée de la vie mais sans en avoir la moindre compréhension. Pas la moindre ! Car le peu d’informations que nous avons ne vient pas de nous mais des autres. En effet, nous atteignons le beau milieu de notre vie sans comprendre en quoi elle consiste. Nous ne savons pas ce qui se passe vraiment.
Tout ce que nous savons, c’est que nous avons l’envie, le désir d’être heureux, parce que lorsque nous sommes heureux nous nous sentons bien. Nous voilà donc vivant. Nous savons qu’il est agréable d’être heureux. La vie est agréable quand tout va bien. Mais quelle est notre version du bonheur ? Nous ne le savons même pas car, en général, elle se résume à ceci : tant que les choses se passent comme nous le voulons, tout va bien. Quand les choses se déroulent comme nous le voulons !
Que signifie “comme vous voulez“ ? Vous roulez à 120 à l’heure dans une zone limitée à 80. Un policier vous fait signe de vous arrêter et vous dit : « Vous savez que vous rouliez trop vite ? » Vous répondez : « Ah, non, je ne savais pas. » Vous mentez effrontément.
Et là le policier vous répond : « Oh, je suis vraiment désolé. Je ne me suis pas rendu compte que vous ne vous rendiez pas compte de votre vitesse excessive. Pardonnez-moi. Allez-y, je vous en prie. Mille excuses de vous avoir retardé alors que vous étiez de toute évidence en route pour quelque chose de très important. » Voilà ce qu’est “comme je veux“.
Alors, qu’est ce “comme je veux“, “comme vous voulez“, “comme nous voulons“ ? C’est contraire aux lois de la nature. Contraire aux lois de la nature ! Vous êtes légèrement en retard ? Vous voudriez que le soleil se lève un peu plus tard. Si vous êtes légèrement en retard et qu’il commence à faire nuit, surtout en hiver car il fait nuit trop tôt, vous voudriez que le soleil ralentisse. Ouah !
Et ce drôle de petit jeu continue jusqu’à ce que nous arrivions à l’autre mur. Qu’est-ce que j’entends par “l’autre mur“ ? Il y a deux murs, d’accord ? Celui par lequel je suis arrivé et celui par lequel je vais disparaître.
En toute autre occasion, nous appellerions cela de la procrastination car l’inévitable va arriver de toute façon et nous essayons simplement d’en repousser l’échéance. Nous nous disons : « Ah mon Dieu… » Donc, lorsque nous parvenons au second mur, nous disons : « Heu, un jour de plus ? Deux jours de plus ? Trois, quatre, cinq jours de plus ? »
Je suis sûr que la mort est là et rit à gorge déployée. Nous ne nous rendons pas compte que c’est nous qui disposons d’un temps limité et non la mort. La mort a toute l’éternité devant elle. Le temps n’est rien du tout pour elle. « N’importe quand ! Je suis prête ! Tu es sur ma liste depuis le jour de ta naissance. » Le seul qui ne soit pas sur sa propre liste, c’est… savez-vous qui ? Vous !
Voilà de quoi je parle. Mon message est intimement lié à la paix. Oui, il n’est pas basé sur la foi. Non, il n’y a pas besoin d’avoir un ensemble de croyances pour que tout se mette en place. Il s’agit de faire une expérience par vous-même, de comprendre par vous-même, de vivre la vie chaque jour en ayant la compréhension de qui vous êtes.
Il n’est pas question d’une formule toute faite, ni d’interprétations données par quelqu’un, ni de citer un livre. C’est de vous qu’il s’agit, vous en tant qu’être humain. Voilà de quoi il est question, mes amis.
Vous voyez cette terre ? Vous voyez ces montagnes là-bas ? Vous voyez ces rivières ? Vous voyez ce soleil ? Ces étoiles ? Vous voyez la Voie Lactée ? Vous voyez la neige, les déserts ? Savez-vous pourquoi tout est là ? Pour vous. Vous ! Vous avez la possibilité d’exister, d’être témoin, d’admirer, de tomber amoureux, de vous émerveiller. C’est de vous qu’il s’agit.
Mais ce n’est pas ce que vous pensez. Selon vous, il s’agit de tout le reste mais pas de vous. Pourtant, c’est bien de vous qu’il s’agit. Un jour vous disparaîtrez. Et avec vous, avec vous, tout ce que vous admiriez disparaîtra également. Puis il y aura quelqu’un d’autre. Et ce sera son tour. Et puis il y aura quelqu’un d’autre et ce sera son tour, et puis encore quelqu’un d’autre. Mais là, tout de suite, c’est de vous qu’il s’agit.
Le divin ? C’est votre seule chance de comprendre ce qu’est le divin. C’est la seule chance que vous ayez de faire l’expérience d’une chose que l’on appelle tout simplement “la joie“. C’est tout ! C’est de vous qu’il s’agit !
C’est le seul moment où vous pouvez faire l’expérience de la clarté et être touché par elle, faire l’expérience de la sérénité et être touché par elle, faire l’expérience de la joie et être touché par elle. Étant ainsi touché, savez-vous ce qui va jaillir ? La gratitude la plus douce et la plus profonde qui soit, qui n’a rien à voir avec la politesse, qui n’a rien à voir avec ce que votre mère vous demandait de dire chaque fois que l’on vous donnait un bonbon.
C’est de vous qu’il s’agit car vous pouvez vous y relier, vous pouvez vous relier à l’univers. Vous pouvez rester là à regarder votre main, à admirer votre peau. Le matériau dont elle est faite n’est en rien différent de celui dont est fait l’univers tout entier. Quel tour de force, non ? Quelle chose extraordinaire, non ? Quel plaisir, non ?
Donc, quand je parle de paix, c’est pour dire que c’est par elle que vous devriez être attiré. Permettez-moi de vous dire ce par quoi vous devriez être attiré. Vous devriez être attirés par votre souffle. En venant en vous, il vous apporte le cadeau de la vie. Le cadeau de la vie ! La vie sans laquelle vous n’avez rien, sans laquelle vous n’êtes rien.
Votre cerveau extraordinaire, capable de résoudre des problèmes, ne fonctionne que parce que vous êtes en vie. Il ne fonctionne pas par lui-même. J’aimerais que ce soit le cas, mais non. Il ne fonctionne que parce que vous êtes en vie. Et ce qui vous apporte le cadeau de la vie, c’est le souffle.
Vous n’êtes capable d’aimer quelqu’un que parce que vous êtes en vie. Vous êtes capable d’avoir des liens, que ce soit avec votre oncle, votre frère, votre sœur, votre père, votre mère, votre fils ou n’importe qui, seulement parce que vous êtes en vie.
Donc, il faut que vous soyez vivant pour pouvoir être heureux. Et qui vous donne le cadeau de la vie ? Le souffle. Pour pouvoir faire tout ce que vous avez envie de faire et que vous voulez faire bien, vous devez d’abord être vivant. Et devinez ce qui vous apporte le cadeau de la vie ? C’est votre souffle. Et que connaissez-vous de lui ? Rien ! Absolument rien !
Le va-et-vient du souffle fait de nous ce que nous sommes mais nous ne le comprenons pas et c’est une catastrophe, une catastrophe que je veux empêcher pour chaque personne sur terre qui voudra bien m’écouter. Je veux empêcher cette catastrophe.
Vous connaissez les autres mais vous ne vous connaissez pas vous-même. C’est une catastrophe. Vous devez savoir qui vous êtes. Vous devez connaître votre être. Vous devez comprendre votre existence. La connaissez-vous ? Avant qu’il ne soit trop tard, avant qu’elle soit terminée… Croyez-moi, elle passe bien trop vite.
Une lampe… Rien de plus triste que de voir une lampe éteinte, jetée, mise au rebut. Cette lampe doit être allumée pour que vous puissiez être, sentir et comprendre qui vous êtes.
Parfois nous souffrons. Certains d’entre nous sont passés maîtres dans l’art d’accepter la souffrance, n’est-ce pas ? Nous nous trouvons des excuses : « Oh, Dieu veut que je souffre. C’est sa volonté que j’apprenne quelque chose. Je n’ai rien appris de toute ma vie, mais vous savez… »
Il existe une chanson en hindi, je l’écoutais l’autre jour. Elle dit : « La douleur et le chagrin sont nos amis. Alors pourquoi s’en faire, pourquoi se soucier de la douleur et du chagrin puisque ce sont nos amis ? » Et je me suis dit : « Vraiment ? » Non ! Non !
Votre vie, votre existence, voilà ce qui compte. Beaucoup pensent : « Mais n’est-ce pas égocentrique de voir les choses ainsi ? » Non. C’est les voir de la façon la plus humble qui soit.
Regardez la réalité, elle est humble et profonde à la fois. Quand nous regardons le soleil, nous nous rendons compte de sa beauté, de sa puissance. Nous nous sentons humble face à lui. Et pourtant nous sommes tellement content qu’il soit là ! Ce n’est pas “ou l’un ou l’autre“.
Les choses changeront dans votre vie, c’est une évidence. Pourquoi ? Parce que c’est dans leur nature. Vous essayez de les retenir sans toutefois y arriver. Mais savez-vous que malgré tous ces changements vous pouvez quand même être heureux ? C’est cela se connaître soi-même. Quand on se connaît soi-même, on peut dire : « Au fait, tout cela peut changer mais je peux malgré tout être comblé. »
Alors, savez-vous de quoi vous avez besoin ? Connaissez-vous la différence entre une envie et un besoin ? Non. Se connaître soi-même, voilà ce qui compte. Faire la distinction entre ce qui n’est qu’une envie et ce qui est un besoin. Se connaître soi-même : « Connais-toi toi-même. »
Peu importe ce qui se passe dans votre vie, vous avez besoin, pas envie, besoin de connaître la valeur de votre souffle, la valeur de la vie, la valeur du temps dont vous disposez.
Nous célébrons la vie. Nous célébrons l’existence telle qu’elle est et telle qu’elle se joue depuis des milliers d’années sur terre. Nous célébrons un message qui s’est toujours focalisé sur une seule chose, indépendamment de tout ce qui se passe : « Vous êtes vivant et vous avez beaucoup de chance. »
Je parle de la respiration. Un détenu, en Afrique du Sud, m’entendait tout le temps parler du souffle : le souffle par-ci et le souffle par-là. Alors un jour, il est retourné dans sa cellule et voilà ce qu’il a raconté à l’animateur du Programme d’éducation pour la paix.
Il s’est allongé sur son lit et il a commencé à se concentrer sur sa respiration, à sentir sa respiration. Il lui a raconté : « Tout-à-coup, sur ce même lit où je m’étais allongé tant de fois en proie à des tourments, j’ai commencé à me sentir en paix. Plus je sentais mon souffle, plus la paix m’emplissait. » Il a ajouté : « Au bout d’un moment, je me suis senti en paix comme jamais je ne m’étais senti dans ma vie. »
Cela vaut vraiment la peine de se connaître, croyez-moi, c’est une chose merveilleuse.
En confinement, avec Prem Rawat, 95e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix.
Graines de paix
Collège Lambeth, Londres, Royaume-Uni
Prem Rawat :
C'est un honneur d'être ici ce soir. Vous avez déjà beaucoup entendu parler de la violence qui est à l'origine de tout ça, ce n'est pas un sujet particulièrement léger. Alors permettez-moi de prendre quelques minutes pour vous parler d’un être humain.
Un être humain porte en son cœur un océan de bienveillance. Un être humain est cet être qui possède en lui une force phénoménale. Un être humain porte en lui une somme incroyable de sagesse. Je sais que certains d’entre vous se disent : « De quoi parle-t-il ? De quels extra-terrestres parle-t-il ? » Non, non, je ne parle pas d’extra-terrestres, je parle d’êtres humains. Voilà qui nous sommes.
La question est : si nous avons en nous cette immense sagesse, si nous avons en nous cette immense bonté, si nous avons en nous cette joie immense, pourquoi ne pas les manifester ? Pourquoi ne pas les partager ? Pourquoi devons-nous parler aujourd'hui de crimes odieux qui sont commis, de mentir et tricher. Où un enfant apprend-il le mensonge ? Est-il allé dans une école ? Non, ce sont ses propres parents qui le lui ont appris. L'enfant est assis là, la mère roule à toute allure et un agent l'arrête : « Vous roulez trop vite. » « Non, je ne roulais pas vite. » Et cela après que l'enfant ait averti sa mère : « Maman, tu vas trop vite ! » Et quelle est la solution : « Chut ! Chut ! » Que s’est-il passé ?
Nous sommes disposés à jeter cinquante pour cent de nourriture comestible, mais nous ne partageons rien. Que s'est-il passé ? Des gens disent : « Il y a la famine dans ce monde. » Et nous, dans les pays du premier monde, qui jetons la nourriture, disons « oui, c'est un vrai problème. » Ce n’est pas ça le problème, nous sommes le problème.
Maintenant, dire « nous sommes le problème » peut être considéré comme une très bonne nouvelle. « Nous sommes le problème », finalement, c'est une bonne nouvelle ! Savez-vous en quoi c'est une bonne nouvelle ? S’il s’agit de nous, nous pouvons le changer. Mais si ça vient de Mars, nous avons un problème, si ça vient de Vénus, nous avons un problème.
Mais en fait ça vient d'ici, sur cette terre, c’est nous qui l’avons créé et si nous voulons le changer, nous pouvons le faire. C'est pourquoi c'est une bonne nouvelle. Et que faudra-t-il faire ? Cela demandera un effort collectif, sans exclure personne, personne ne doit être exclu.
Je ne suis pas ici pour pointer du doigt quiconque, car je maintiens toujours qu'il y a un océan de bonté en chacun de nous, qu’il y a un océan de sagesse en chacun de nous, et il n’attend qu’une chose, c'est d'être mis en valeur.
Quand je vois le désespoir dans ce monde... Qu'est-ce que le désespoir ? C'est le contraire de l'espoir. Lorsque l’espoir n’est plus là, il y a le désespoir, et ce désespoir, nous le voyons tous. Mais quel est le revers de la médaille ? Si d’un côté il y a le désespoir, de l'autre côté de la pièce se trouve l'espoir. Si d’un côté il y a la colère, alors de l'autre il y a le pardon.
Nous devons simplement comprendre que dans l'obscurité la lumière n'est jamais loin. Je peux le prouver. Combien de temps faut-il, après avoir éteint la lumière, pour que l'obscurité s’installe ? Dans une pièce totalement close, on éteint la lumière, combien de temps faut-il ? C'est instantané, l’obscurité attendait ! La lumière disparait, l'obscurité s'installe, la lumière apparait, l'obscurité s'enfuit. C'est aussi simple que ça.
Nous vivons dans le lieu le plus dynamique, le plus étonnant qui soit, et pourtant nous ne le reconnaissons pas. Nous sommes trop occupés à imaginer la façon dont nous pouvons nous nuire mutuellement, à concocter toutes ces guerres.
Croyez-moi, ce même esprit qui peut créer ces guerres est tout à fait capable de rechercher la paix. La personne qui peut prendre un couteau et le planter dans un autre être humain est tout à fait capable, non seulement d'arrêter ça, mais aussi de lui donner bienveillance et attention, et d’empêcher ça. Que voulons-nous ? C'est la question : « Que voulons-nous ? »
Voulons-nous ces guerres ? Et je sais qu'il y a des gens en ce moment qui se demandent : « Euh, que puis-je y faire ? Bah, je ne sais pas... sais pas, sais pas... »
Le temps des « je ne sais pas, des je ceci et je cela », doit cesser. Le temps des « pourquoi, pourquoi ? » est terminé ! Le moment est venu de reconnaître, à juste titre, les capacités d’un être humain.
Nous vivons dans ce monde et je lisais un livre dans lequel il est dit : « L’économie de la Grèce ne va pas très bien, la Syrie est en guerre, la Jordanie se remplit de réfugiés, l'Iran se prépare pour la guerre et l'Egypte est très instable. »
Dans le livre on peut lire aussi : « Il ne s’agit pas de 2012, 2013 ou 14 ou 15 ou 16 ou 17 ou 18, ce sont des nouvelles qui datent de 1177 avant JC ! » Et je me suis dit : « Quoi ? C'est déjà arrivé ? » Et la réponse est : « Oui, c'est déjà arrivé. » Et cela va-t-il se reproduire ? Oui, ça va se reproduire. Et cela se reproduira-t-il ? Oui, ça va se reproduire, à moins que nous, nous intervenions.
La paix n'est pas le problème. Pourquoi la paix est-elle possible, comment j’ose dire que la paix est possible ? Comment j’ose dire cela ? Ne devrais-je pas reconnaître la condition du monde et dire : « C'est un monde lamentable et nous sommes des va-t’en guerre ? » Non ! Certes, nous sommes des va-t’en guerre, mais en même temps, nous portons en nous un océan de paix.
La paix n'a pas besoin d'être créée, mes amis. La paix n'a pas besoin d'être apportée de Mars, la paix n'a pas besoin d'être fabriquée, la paix est déjà à l'intérieur de nous. Il faut la découvrir. Nous avons découvert comment faire la guerre, il est maintenant temps de découvrir comment faire la paix. Et c'est ce qui doit arriver.
Ne le faites pas pour vous tapoter dans le dos, parce que vous ne le pourrez pas. Faites-le parce que votre cœur vous applaudira, pas pour votre esprit, mais votre cœur vous applaudira, encore, encore et encore. Changez les choses parce que vous le pouvez. Changez-les autour de vous.
Une mère dit : « Que puis-je faire ? Qu'est-ce que je peux faire ? » Aimez votre enfant. Vous avez changé les choses. Aimez votre enfant, donnez à cet enfant l'attention qu'il mérite, parlez à cet enfant, intéressez-le ! Si vous n’éveillez pas cet enfant, alors ça revient à dire que votre enfant n’est bon à rien et stupide. Coopérez avec cet enfant, parlez-lui ! Parlez-lui !
Nous vivons dans une société incroyablement vulnérable. Pourquoi ? Et je ne suis pas venu pour pointer les problèmes du doigt. Mais “se divertir” aujourd'hui, c’est prendre une arme virtuelle et tirer sur autant de personnes que possible, c'est ce qu'on appelle un “jeu”.
Et je me dis toujours : « Mais quoi ? Il ne devrait pas être question de ça ! Faites un jeu dans lequel vous pouvez exprimer votre bienveillance, faites un jeu dans lequel vous pouvez exprimer votre joie, faites un jeu qui ne soit pas ennuyeux ! »
Parce que tout le monde pense que le thème de la paix est ennuyeux, que le thème de la bienveillance est ennuyeux, le thème de la sagesse, ennuyeux. Et quand les gens se seront fait une raison sur cet état des lieux, je vais vous dire ce qui se passera dans ce monde. Ce qui se passera, c'est ce qui se passe en ce moment-même. Des gens seront exterminés, seront massacrés, des populations seront déplacées, des civilisations seront en danger !
L'année dernière, j'étais en Colombie. Des enfants ont été kidnappés et emmenés dans la jungle, dans la forêt. On leur a donné des armes à feu, ils ne jouaient pas avec des jouets, mais avec des fusils !
Et toute leur vie, ils n'ont fait que tuer, tuer, tuer, tuer. Et quand finalement, ils ont été libérés, ils ne savaient pas comment agir autrement, jusqu'à ce qu'ils suivent le Programme d'éducation pour la paix.
Soyez partie prenante de votre propre vie, soyez avec votre vie, faites partie de votre propre monde, de votre propre famille, faites partie de ce que vous êtes vraiment et, plus que tout, connaissez-vous, sachez qui vous êtes. C'est tout.
En confinement avec Prem Rawat, 94e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix
Ce qui nous rend humain
Théâtre Dolby, Los Angeles, États-Unis
Prem Rawat :
Ce que j’ai à dire, c’est que vous avez beaucoup de chance d’être en vie, une chance incroyable, une chance inestimable. Car il y a en vous un superbe océan de paix, de joie. Il y a en vous de beaux ombrages et des eaux rafraîchissantes. Quand les choses deviennent compliquées pour vous, vous devez savoir que partout où vous allez, vous portez constamment en vous cette paix incroyable, cette joie incroyable. Elle est toujours là, toujours, et voilà pourquoi vous avez autant de chance. Ce n’est pas parce que vous avez réussi certaines choses, car elles ne dureront pas, il y aura même un moment où elles deviendront inutiles.
Je parle de deux murs, le mur que vous avez traversé quand vous êtes né et l’autre mur vers lequel vous avancez. Vous traverserez ce mur et vous disparaitrez. Je suis sûr que personne n’aime entendre ça car nous avons un rapport très étrange à notre vie.
D’un côté, nous ne pouvons pas réellement nous en passer, elle fait partie des choses dont nous avons besoin. Nous avons absolument besoin de ce que l’on appelle la vie. Et secrètement, en fait, vous l’aimez. C’est une histoire d’amour qui n’est pas évidente. Mais tout en aimant la vie, vous voulez que les choses se déroulent d’une certaine façon et c’est votre combat. Vous voulez que les choses soient conformes à votre imaginaire, conformes à vos rêves, à vos idées. Vous voulez que telle chose se passe de telle manière, que telle autre se déroule d’une autre manière, vous voulez que telle personne se comporte de telle façon et telle autre d’une autre façon.
Toute votre vie vous avez aimé cette chose-même et pourtant vous l’ignorez. Vous aimez la vie mais vous l’ignorez. Pourquoi ? Comme vous êtes en vie vous pouvez essayer, du moins vous pensez qu’il est possible d’essayer, de changer tout le monde et tout le reste. Et si vous pouviez le faire… C’est une idée ridicule, mais c’est votre feuille de route. Votre feuille de route dit : « Je ne vais pas me changer. Je ne veux pas changer. Mais je veux changer tout le monde et je veux aussi changer tout le reste. » Voilà votre feuille de route !
Le plus surprenant est que vous ne savez pas à quel point cette feuille de route est banale. Tout le monde a exactement la même. Tout le monde s’imagine : « Si les gens n’étaient pas comme ils sont… » Si tout le monde n’écoutait que vous, tout le temps… Car vous avez tout le temps raison ! Même quand vous avez complètement tort, vous avez raison.
Donc vous vous efforcez de “changer le monde”. Vous vous rendez compte, bien sûr, ce que cela a de comique. Tout le monde essaye de changer tout le monde et personne ne veut changer. Donc vous essayez de changer la personne qui est à côté de vous, elle-même essaye de vous changer et celle qui est de l’autre côté essaye aussi de vous changer.
Changer, changer, changer et personne ne veut changer parce que nous ne comprenons pas ce qu’est un changement. « L’univers est une affaire de changement, la vie est une affaire de compréhension. » Aristote.
Écoutez. Le cadeau que je suis venu vous offrir ce soir, car j’ai un cadeau pour vous, je suis en train de vous l’offrir, ce n’est pas un objet mais c’est un cadeau magnifique parce que c’est la possibilité de penser autrement. Voilà le cadeau que j’offre aux gens.
Vous croyez que la paix n’est pas en vous et que quelqu’un va vous l’apporter. « Faux ! » Elle est en vous. Le monde n’a pas besoin de changer, les gens n’ont pas besoin de changer, c’est vous qui avez besoin de changer. Et comment allez-vous changer ? En défaisant les changements. « Hein ? » Oui, vous n’êtes plus qui vous êtes réellement, vous n’êtes plus qui vous êtes en réalité. Ce que vous devez faire, c’est devenir qui vous êtes réellement, le changement sera alors opéré. Voilà ce que signifie changer.
C’est le “Connais-toi toi-même“ de Socrate. Car si vous saviez vraiment qui vous êtes, vous ne seriez pas en train de courir après tout le reste. Vous iriez dans ce beau lac de sérénité, de clarté et vous y plongeriez en disant : « Ouah ! » Parce qu’il est en vous. Il est en vous.
Pouvoir le comprendre, pouvoir penser différemment peut faire que votre vie, qui est une lutte, devienne un plaisir. Je peux seulement vous transmettre ce que je comprends. Ce que je ne comprends pas, je ne vous le donnerai pas. Je ne suis pas là pour enflammer votre imagination en vous disant que le paradis est fantastique. Non, je viens vous dire que s’il y a un paradis, il est ici. Et je viens vous dire : « Trouvez-le avant d’atteindre le mur, trouvez-le. Profitez-en. » Car vous ignorez ce qu’il y a de l’autre côté du mur. C’est la pure vérité.
Je pourrais vous dire plein d’autres choses, les gens m’écouteraient, j’aurais un auditoire bien plus important que celui-ci. Mais ce n’est pas ce que je viens vous dire. Je viens vous dire que s’il y a un enfer, il n’est pas créé par Satan, mais par nous. C’est nous qui créons un enfer en ne découvrant pas le paradis qui est ici.
Vous êtes ici, vous êtes en vie. Et je pense que c’est le moment opportun pour voir dans votre vie, parmi ces trésors absolument merveilleux qui sont en vous, combien vous en avez extrait et acquis. Êtes-vous allé en vous et avez-vous creusé dans les mines de la clarté ? Creusé comme vous ne l’avez encore jamais fait pour jouir des richesses, de l’abondance de la clarté ?
Avez-vous trouvé le divin en vous ? Avez-vous trouvé la compassion ? Avez-vous trouvé votre paix ? Avez-vous trouvé votre joie ? Avez-vous trouvé l’amour ? Avez-vous trouvé votre sagesse ? Voilà ce qui vous rend humain. Ce n’est pas d’aller vous battre, les singes se battent aussi. Les poissons se battent, je l’ai vu aujourd’hui, ils se battaient. Les serpents se battent.
Vous battre ne vous rend pas humain. Vos erreurs ne vous rendent pas humain. Ce qui fait de vous un humain, pas un sapiens, ce qui fait de vous un humain, ce sont les cadeaux merveilleux qui vous ont été donnés, que vous possédez dans votre vie : la clarté, la sagesse, la joie, la paix.
Que demander de plus ? Que demander de plus ? Où que vous trouviez la clarté, peu importe d’où elle vient, d’où, de quoi, comment, dans cet être qu’on appelle “humain“, elle peut danser. C’est une scène où elle peut danser. Quel que soit l’endroit d’où vient la paix, d’ici ou de là, de quelque part dans l’univers, dans le monde, peu importe, sur cette scène qu’on appelle “l’humain“, elle peut danser. Elle peut, elle peut tout simplement crier, elle peut simplement s’écrier : « Oui ! »
Ce qu’il y a de si particulier à être en vie, c’est que vous êtes la scène sur laquelle la paix peut danser ! Vous êtes là et qu’est-ce qui danse sur votre scène ? Dites-moi ? La confusion ? La déception ? Quand vous commencez à être déçu par vous-même… Écoutez-moi, quand vous commencez à être déçu par vous-même, personne ne peut plus vous aider. Et cela vous arrive parce que ce truc qu’on appelle “imagination“ est venu peindre un tableau, l’imagination a peint un tableau délirant. Et vous avez acheté ce tableau, sans le retoucher, sans le nettoyer. Vous l’avez acheté et vous vous êtes fait avoir sur toute la ligne. Vous vous êtes dit : « Voilà ce que je veux. »
Dès que vous avez compris que vous n’aviez pas vraiment atteint vos objectifs, la déception s’est installée. C’est une déception très bizarre parce que c’est de vous dont vous êtes déçu et vous ne savez pas comment l’exprimer. Quand quelqu’un d’autre vous déçoit, vous savez comment le lui dire. Mais quand vous vous décevez, vous ne savez pas comment vous le formuler et vous commencez à vous battre contre vous-même. C’est alors que vous avez besoin d’écouter ce que je dis : « Connaissez-vous vous-même ! Ne vous combattez pas ! Connaissez-vous vous-même. »
Vous n’êtes pas une machine à combler vos désirs. Vous n’êtes pas la lampe d’Aladin. Vous ne vous appelez même pas Aladin. Ce n’est pas votre affaire de fantasmer sur ce que devrait être votre vie et d’essayer d’en faire une réalité. Ce n’est pas ça la vie ! Il s’agit du paradis, de ce paradis-ci et ce paradis est en vous. La paix est une bonne nouvelle. Si vous êtes motivé par la peur vous n’arriverez à rien. Retirez la peur et quelque chose de magnifique se produira. Voilà ce que vous devez faire dans votre vie. Célébrer la paix, célébrer cette existence parce que, comme je le disais au début, vous avez une chance incroyable.
En confinement, avec Prem Rawat, 93e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix.
Ressentir la paix
L’émission des Femmes Sages et Sauvages
Le Cap, Afrique du Sud
Lumka Ngxoli :
C’est lundi, nous sommes dans un pays magnifique, l’Afrique du Sud, et même dans la ville la plus fantastique, Le Cap, et aujourd’hui, nous avons décidé de vous gâter d’une façon extraordinaire: Ambassadeur de la paix, chef cuistot, j’espère un jour être de l’autre côté du plat, et pilote. Que dire d’autre sur quelqu’un comme ça ? Une figure paternelle ? Oui.
Lumka Ngxoli :
Promoteur de la paix ? Ambassadeur de la paix et conférencier très inspirant. Il voyage davantage qu’une rock star ? Oui. Il va dans différents pays. De pays en pays ! Moi, je voyage, mais là…
Fluffy O’Panda :
Il fait plus de kilomètres que la plupart des rockers.
Lumka Ngxoli :
Les filles, il me semble que nous devrions hurler comme des louves pour l’accueillir, juste pour lui dire : « Bonjour et bienvenue en Afrique Prem Rawat ! Bonjour, bonjour, bonjour. » D’accord ? Un, deux, trois
Toutes les trois :
Ouaououh…
Lumka Ngxoli :
Prem, bienvenue !
Prem Rawat :
Bien, ça ira comme ça pour les hurlements.
Lumka Ngxoli :
Zut ! D’accord, d’accord. J’ai compris, j’ai compris.
Prem, bienvenue à l’émission des Femmes Sages et Sauvages. Comment allez-vous ?
Prem Rawat :
Je vais bien, merci de me recevoir à cette émission. Je suis impatient de voir toute cette sauvagerie…
Lumka Ngxoli :
Prem, vous avez dit que vous alliez participer, alors ça m’a éclaté. Mon Dieu, c’est une première à notre émission, c’est la première fois à notre émission que vous êtes là avec trois folles.
Fluffy O’Panda :
Des femmes sauvages et pleines de sagesse, ne disons pas trop facilement le mot “folles”, s’il vous plaît.
Prem Rawat:
Très juste.
Lumka Ngxoli :
Vous êtes content ?
Prem Rawat :
Oui ! J’espère que je pourrai dire quelque chose aujourd’hui qui fera une différence dans la vie de quelqu’un. C’est toujours mon espoir quand je vais quelque part pour partager mon message de paix.
Lumka Ngxoli :
Oui, c’est incroyable que je n’aie encore jamais vu Prem par ici. C’est comme de la poésie à vos oreilles, et pourtant, il s’agit entièrement de soi et de se comprendre soi-même. Alors, pour ceux qui ne le savent pas, où a commencé ce voyage qui vous amène à transmettre ce message de paix ?
Prem Rawat :
En Inde, c’est là que je suis né, c’est là que j’ai commencé. J’avais quatre ans la première fois que j’en ai parlé.
Lumka Ngxoli :
Vous savez quoi ? Ça met la pression sur tous ceux qui ont des enfants et qui doivent se dire « Mais c’est l’âge où on mange des bonbons ! »
Prem Rawat :
Non, en fait, c’est quelque chose que j’avais envie de faire. Il y a eu un grand rassemblement et mon père devait y parler, la foule était dispersée, les gens étaient partout et je me suis dit : « Ça ne va pas, il va arriver et ils sont tous dispersés. »
Donc je me suis levé, me suis installé sur son fauteuil et j’ai commencé à parler. Alors ils se sont tous demandé : « Mais qui est en train de parler ? C’est un gamin ! » Et comme ils voulaient savoir, ils se sont rassemblés…
Ensuite, j’ai fait prévenir mon père qu’ils étaient tous là et qu’il pouvait venir leur parler s’il voulait. C’est comme ça que j’ai commencé à parler de la paix.
Lumka Ngxoli :
Donc, dès l’âge de quatre ans, vous aviez des facilités pour parler ?
Prem Rawat :
Je ne sais pas si j’avais ce “cadeau du discours”, je crois que c'est juste quelque chose que mon cœur voulait faire. Ça m’est venu naturellement, je voulais juste parler d’une possibilité, à savoir que ce qu’ils cherchaient se trouvait en eux. Quel que soit leur statut, ils étaient beaucoup plus que ça, mais ils ne le savaient pas, ils ne le comprenaient pas.
Cela ne vient pas de ma tête, j’espère vraiment, je prie de ne jamais venir sur une scène, derrière un micro, pour parler avec ma tête.
Ça doit vraiment venir de mon cœur, vous savez, vraiment, car si le message ne vient pas de mon cœur, il vient de ma tête, et alors il est confus et je risque de rendre confus beaucoup de gens.
La paix, le fait d’être humain, le fait d’être vivant, sont des choses qu’il faut sentir en soi, il faut les sentir dans son cœur, il ne s’agit pas de la tête.
Robyn-Lee Pretorius :
Parlez-nous un peu de la raison pour laquelle vous êtes en Afrique du Sud. Vous avez conçu un programme appelé "Programme d'éducation pour la paix" et vous êtes ici pour le promouvoir, ainsi que le livre et votre message. Voulez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?
Prem Rawat :
Je viens en Afrique du Sud depuis les années 70. Ce n’était pas régulier car la première fois que je suis venu, dans les années 70, on m’a dit que je n’avais pas le droit de donner des conférences à un public mixte, etc. J’ai dit : « Écoutez, il n’est pas question que j’accepte ça, tout le monde est bienvenu. »
Et donc tout le monde est venu, ce qui était contraire à la loi de l’époque. J’ai été mis sur liste noire, ce qui fait que je n’ai pas pu venir en Afrique du Sud pendant un bon bout de temps. Puis la situation a changé et j’ai pu revenir.
Et je suis là avec le même message, le même message. Il y a quelques années, nous avons mis en place le Programme d’éducation pour la paix. Ça a commencé très simplement : c’était juste un moyen de toucher des gens qui avaient vraiment besoin d’aide.
Et donc, en fait, le Programme a démarré dans des centres pénitentiaires, des prisons, peu importe le nom qu’on leur donne, pour aider les détenus qui y étaient incarcérés et qui n’avaient pas vraiment beaucoup d’espoir. Vous savez, voir des barreaux tous les jours... Il y a bien le coucher de soleil, mais il y a aussi les barreaux.
Certains y sont pour 5 ans, d’autres pour 10 ans, 15 ans, 20 ans, et la vie est dure là-dedans. La vie est vraiment, vraiment dure.
Le but, ce n’était pas de les divertir, pas du tout. L’idée, ce n’était pas : « La société a décidé que vous deviez être incarcérés et nous, nous allons faire en sorte que tout aille bien pour vous. »
Non, l’idée était la suivante : « Si ces personnes ne changent pas fondamentalement, elles vont revenir. » En effet, quand on examine le taux de récidive, il est très élevé. Et donc : « Comment pouvons-nous avoir un impact profond sur leur vie, de manière à ce qu’ils puissent sortir de cette ornière ? »
Le Programme d’éducation pour la paix a donc démarré et l’Université de San Antonio au Texas a remarqué que les participants à ce programme connaissaient le plus faible taux de récidive. De tous les programmes proposés dans la prison, ce sont les participants au Programme d’éducation pour la paix qui avaient le plus faible taux de récidive.
Ces chiffres ont suscité leur intérêt et ils se sont demandé ce qui se passait, ce que ce programme avait de si particulier.
En fait, je suis allé à cette prison et j’ai parlé aux détenus. Il y a eu de profonds changements dans leur vie. Depuis, le programme s’est considérablement étendu.
Mais maintenant, il n’est plus limité aux prisons. Il est proposé aux anciens combattants, aux maisons de retraite, aux hôpitaux, à des policiers, à des militaires, chaque pan de la société est concerné par le Programme d’éducation pour la paix
Le plus important, c’est que les participants y prennent plaisir, ça leur plaît vraiment beaucoup. Et en fait, quand il est inclus dans d’autres programmes, comme ceux pour les alcooliques et les toxicomanes, les participants voient vraiment un changement en eux.
Nous, les êtres humains, nous avons besoin d’être en capacité d’agir. Si nous n’avons pas le sentiment que nous pouvons agir, nous nous sentons impuissants. Je voyage et je parle aux gens des problèmes qu’il y a dans le monde et la première chose qu’ils disent, c’est : « Qu’est-ce que je peux y faire ? » Car personne n’a le sentiment de pouvoir agir. C’est un véritable problème dans notre société. Les gens devraient avoir le sentiment qu’ils peuvent agir, ils devraient avoir le sentiment que leurs actes, si petits soient-ils, comptent, qu’ils changent quelque chose.
Donc voilà ce qu’est le Programme d’éducation pour la paix. Il donne aux participants la possibilité d’agir à un niveau très personnel, puisqu’ils participent : ils parlent de la paix, de ce qu’elle signifie pour eux, ils disent quel est leur sentiment par rapport à la paix et le fait qu’elle se trouve en eux.
Comme l’être humain n’est pas en paix, il n’y a aucune compréhension de ce qu’est la dignité, aucune compréhension de ce que signifie être humain. Il y a des gens qui meurent de faim dans le monde : pourquoi ? Y a-t-il un manque de nourriture ? Absolument pas. On ne manque pas de nourriture. La quantité d’aliments qui partent à la poubelle est pharamineuse, la quantité de nourriture qui part à la poubelle est énorme. Pour quelle raison les populations qui meurent de faim ne peuvent-elles pas avoir accès à cette nourriture ?
Qu’avons-nous fait avec l’eau potable ? Vraiment, qu’avons-nous fait avec l’eau potable ? Partout, il y a de l’eau en bouteille, de l’eau en bouteille, de l’eau en bouteille. Vous savez, je suis d’une génération où, en Inde, il n’y avait pas d’eau en bouteille. On avait l’eau au robinet ou bien au puits, elle était bonne, elle était agréable, elle était pure… Et puis tout à coup : « Ah non, l’eau a été polluée. » Par qui ? Qui a pollué l’eau de sorte que nous nous mettions à acheter de l’eau en bouteille ?
Je voudrais juste que les gens se réveillent un peu au lieu de dire : « C’est normal maintenant, les choses sont comme ça. »
Nous, les êtres humains, avons besoin de certaines choses. La première, c’est un besoin immédiat, c’est l’air, nous ne tenons pas le coup bien longtemps sans air. Trois minutes peut-être ? Ces choses-là se comptent par trois.
Et donc l’air doit être pur, car il est extrêmement important, vital même, pour notre corps. La deuxième chose dont nous avons besoin, c’est la chaleur, en trois heures, on peut tomber en hypothermie. Donc nous avons besoin d’un bon abri qui nous protège du froid, c’est très important. Et puis, on peut tenir trois jours sans eau et peut-être trois semaines sans nourriture. Certains ont survécu.
Considérant tout cela, on se rend compte que la nourriture, l’air et notre environnement sont très importants pour nous. Ce n’est pas un luxe, nous en avons besoin pour survivre, nous en avons besoin pour vivre.
On n’accorde pas d’attention à ces choses-là, on veut la prospérité, la prospérité. Quelle est la définition du mot “prospérité” ? Quelle est la définition du mot “paix” ? La paix est une chose qui se ressent, et la prospérité, est-ce une notion objective ou subjective ? « J’ai le sentiment d’être prospère : j’ai de l’eau, j’ai à manger, j’ai un logement, je me sens prospère. »
Il y a des gens qui ont tout et qui n’ont pas le sentiment d’être prospères. Alors la prospérité est-elle objective ou subjective ? Pareil pour la paix : est-elle objective ou subjective ?
Alors vous vivez au sommet d’une montagne, vous portez des vêtements d’une certaine couleur, vous avez un certain nom, vos cheveux sont coiffés d’une certaine manière et donc vous devez être en paix. Allons, allons, c’est ça ?
Ce n’est pas ça la paix, la paix, c’est quelque chose qu’on ressent. La paix n’est pas objective, elle est subjective, il faut la ressentir, il faut sentir la paix dans sa vie, pas seulement une fois, mais chaque jour, chaque jour.
Lumka Ngxoli :
Bon, je suppose que c’est une des pires interviews que vous avez connues.
Mais comment pouvons-nous avoir une conversation avec vous alors que vous lâchez plein de petites bombes partout ? Vous parlez avec force, vous dites une chose profonde après l’autre et nous avons toujours la même expression sur notre visage, du genre « Que peut-on dire après ça ? » Et vous vous dites : « Qui suis-je ? »
Prem Rawat :
En fait, ces choses-là sont très simples, elles ne sont pas tombées du ciel. Nous parlons seulement des besoins de l’être humain, c’est tout. Il n’y a là rien de sophistiqué et il n’y a pas besoin d’être un génie pour comprendre. Nous sommes là, il y a une seule terre, c’est sur cette planète que nous habitons. Les choses sont très simples pour moi. On a cherché des traces de vie sur d’autres planètes, mais on n’en a pas encore trouvé.
Lumka Ngxoli :
Effectivement, aucune.
Prem Rawat :
On nous dit : « Il aurait pu y avoir de la vie ici, il aurait pu y avoir de la vie là. » Et moi je me dis : « D’accord, je comprends pourquoi on nous dit ça, c’est parce qu’un jour, la terre disparaîtra. Alors on cherche d’autres planètes, d’autres lieux pour y vivre. »
Mais les fondations de ce futur sont-elles bonnes ou mauvaises ? Fondamentalement bonnes ou mauvaises ? Si nous sommes incapables d’avoir la paix, la prospérité, la dignité sur cette planète-ci, maintenant, nous emporterons et disséminerons cette maladie ailleurs.
Au moins, à titre d’expérimentation, vous savez, c’est ce que je dis : « La paix sera le plus bel accomplissement de l’humanité » et il faut le faire ici pour pouvoir se dire : « Oui, nous pouvons tous vivre en paix » au lieu de se faire mutuellement sauter la cervelle.
Robyn Pretorius :
Comme vous le savez, en ce moment en Afrique du Sud, il y a beaucoup de méfiance, beaucoup de colère, beaucoup de frustration. Comment pouvons-nous laisser tout ça derrière nous ?
Prem Rawat :
Les gens vont vraiment devoir se poser une question très simple. Quand vous dites “laisser ça derrière nous”, ça veut dire “aller de l’avant”, pas seulement laisser ça derrière, mais aller de l’avant vers quelque chose de positif, quelque chose de bon. Est-ce que c’est ça que vous voulez vraiment faire ?
Robyn Pretorius :
Oui, vraiment, et je crois que tout le monde le veut aussi.
Lumka Ngxoli :
La plupart des gens ne le font pas, ils ne sont pas prêts à ça.
Prem Rawat :
Écoutez, il faut se dire ceci : « J’ai besoin d’aller de l’avant, j’ai besoin d’avancer, je ne peux pas rester dans cette situation, je ne peux pas garder cette attitude, car tant que je garde cette attitude, je reste victime de tout ce qui est arrivé dans le passé. »
L’Afrique du Sud possède une chose vraiment extraordinaire. Cet atout, comme je le vois, c’est son peuple, ce qu’il a enduré est absolument phénoménal, c’est un témoignage de l’endurance de l’être humain. Et si les gens le veulent, ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent avec une endurance comme celle-là, une force comme celle-là. Mais il semble que l’intention de se donner mutuellement les moyens d’agir n’y soit pas, il n’y a que de la méfiance et de la méfiance.
Vous savez, il y a beaucoup de mauvaises choses dans le monde, mais il y a aussi beaucoup de bonnes choses. Il y a beaucoup de haine et il y a beaucoup de bienveillance. Ce que nous avons à faire, c’est perpétuer la bienveillance, perpétuer ce qu’il y a de bon chez les gens.
Vous êtes en vie. Vous n’avez pas eu le contrôle sur le jour de votre naissance, vous n’aurez pas le contrôle sur le jour de votre mort. Mais chaque jour, entre les deux, vous appartient. Faites en sorte que ça se passe, les gens, faites en sorte que ça se passe.
Bon, je suis là à parler de paix et tout et tout, suis-je en paix tout le temps ? Non. Est-ce que tout est parfait pour moi tous les jours ? Non. Mais vous savez quoi ? Chaque jour j’essaie.
Que va-t-il se passer ? Eh bien, l’habitude fait que les choses deviennent faciles. C’est vrai pour les mauvaises habitudes, c’est vrai pour les bonnes. Si je peux prendre l’habitude d’être conscient, de ne pas perdre mon temps, de ne pas gâcher mon temps… C’est ma vie, ma vie, c’est mon temps, je ne peux pas le donner à qui que ce soit, c’est impossible.
Et donc ce temps vous appartient, il est tout à vous, vous pouvez en faire ce que vous voulez. Vous pouvez en faire tout ce que vous voulez. Vous savez, je dis aux gens : « Quand vous mourrez, vous voulez aller au paradis, je comprends. Mais qu’y a-t-il de mal à créer le paradis ici-même, pour nous ? Créer le paradis ici-même ? »
En confinement, avec Prem Rawat, 91e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix.
Des trésors en nous
Barcelone, Espagne
Prem Rawat
Nous sommes ici pour essayer de comprendre quelque chose, car la vie n’est pas statique et ce qui se passe dans votre vie a de l’importance pour vous. C’est votre existence, et dans tout ce qui arrive et arrivera dans votre vie, toutes les histoires, tous les bouleversements, il restera toujours une possibilité, cette possibilité, c’est d’être en paix, de ressentir de la joie et de ressentir cet incroyable cadeau qu’on appelle la vie.
Car je suis là, je suis en vie et la façon dont je l’explique, c’est qu’il y a deux murs. Il y a ce mur, j’ai traversé ce mur, je ne sais pas où j’étais, mais j’ai traversé ce mur et maintenant je suis entre ces deux murs. Entre ces deux murs, j’avance, je ne peux absolument rien y changer. Il n’y a pas de touche « pause », il n’y a pas de touche « arrêt », il n’y a même pas de rhéostat qui permette de ralentir ! Ça avance juste à son rythme, ça avance, ça avance et je sais où ça va, je sais exactement où ça va. Ça ne va ni à gauche ni à droite, ni en haut ni en bas, ça va du mur A, je devrais plutôt l’appeler le mur N, vers le mur M.
Pour moi c’est très simple, il y a un pouvoir qui habite tout l’univers, qui était déjà là, est et sera. Il est absolu, il est en toute choses. Et ce pouvoir a permis à ce qu’on appelle la nature - vous en avez entendu parler ? - à ce qu’on appelle la nature, d’exister. Et tout ce que nous voyons, touchons, sentons, ressentons, c’est des cadeaux de la nature. Alors certains appellent ce pouvoir Dieu, d’autres ne l’appellent pas Dieu. Qu’est-ce que ça change ? Vraiment, qu’est-ce que ça change ?
Je parle simplement de faire un audit de la vie. Puisque vous allez de ce mur à ce mur, on vient de le définir ainsi, non ? Et c’est en cours, non ? Vous êtes tous en vie, non ? Ne serait-ce pas une bonne idée de savoir et de faire un audit de ce que vous avez et d’où vous en êtes ? Alors qu’avez-vous ? Qu’avez-vous ? Vos peines et vos souffrances, vous avez aussi de mauvais souvenirs, n’est-ce pas ? À propos, il y a ça aussi : parfois vous avez l’impression d’être une cocotte-minute ! Vous savez ce que c’est une cocotte-minute ? Et parfois vous avez l’impression que cette cocotte-minute n’est pas juste une cocotte-minute, mais qu’elle va exploser.
Et vous croyez toujours que ce sont les gros problèmes dans la vie, les grands obstacles, qui font exploser cette cocotte-minute. Mais ce n’est pas le cas, ce sont les petites choses. Prêtez attention à ces petites choses, regardez autour de vous : « Mais c’est quoi bon sang, quel est ce poids que je porte sur les épaules ? Et cette pression que je me créé tout seul ? » Et on parlait justement de ça, de l’audit. Alors où en êtes-vous ?
Voyons un peu ce que vous avez. Vous avez en vous un océan de joie, une joie immense, illimitée, vous avez en vous un calme illimité, vous avez en vous une paix illimitée, vous avez en vous des lacs, des lacs et des lacs de sérénité, vous avez en vous la sagesse la plus profonde, en fait, vous avez en vous la plus merveilleuse des lampes, allumée, qui a le pouvoir de chasser toute obscurité, vous avez en vous la puissance et la force, pas celle de vos muscles, mais celle de votre sagesse qui est capable, à elle seule, de remporter la guerre la plus terrible que vous aurez jamais à mener. À vous seul, vous avez incontestablement la capacité, c'est dire la force dont vous disposez, de gagner la guerre contre l’ignorance.
Alors, revenons maintenant à notre audit. J’aimerais vous poser une question, et cette question la voici : « Parmi toutes les belles choses que je viens d’énumérer, combien se manifestent dans votre vie chaque jour et à chaque instant, ou devenez-vous fou si quelqu'un prend abusivement votre place de parking ? Une personne dotée d'une telle puissance, qui porte en elle la promesse de pouvoir vaincre l'ignorance, s’emporte parce qu’on lui a pris sa place de parking ? Parce que son chien s’est échappé ? Parce que son mari lui a dit qu’il ne l’aimait plus ? Parce que sa femme est partie car elle a trouvé mieux ?
Je ne fais que poser des questions, c’est le but d’un audit, non ? Je ne fais que demander. Revenons à l’audit. Pour l'être humain qui possède cet océan de paix, quelle part de cet océan se reflète dans son existence ? Pour cet être humain qui possède en lui des lacs et des lacs de sérénité, quelle part de cette sérénité se reflète dans sa vie ? La force que vous possédez pour gagner la guerre… Tout le monde, chaque être humain vivant sur terre nait avec cette force exceptionnelle, il n’y a pas d’imagination ici, avec cette force véritable, spéciale, nécessaire pour vaincre l’ignorance dans sa vie, pas dans celle de quelqu’un d’autre, dans sa vie, combien de cette force est-elle prise en compte dans votre existence ?
Tout ce que je dis est : « Pouvez-vous inclure toutes ces choses que vous possédez déjà ? C’est tout ce que vous avez à faire, simplement les inclure dans votre vie, chaque jour. Sérénité, viens donc me voir ! La paix, par ici, allons-y ! La joie, ah oui, viens toi aussi ! Et voilà, simplement les inclure. Beaucoup de gens disent, ils viennent à un événement comme celui-ci et disent : « Mais vous ne nous avez rien donné ! » Je vais vous dire quelque chose : ce que je vous donne quand vous venez m’écouter n’a pas de prix. Je vous offre une nouvelle façon de penser, une nouvelle façon de penser qui peut changer le reste de votre vie. Voilà ce que je vous offre.
La bonne nouvelle c’est que cette force, cette beauté, cette joie, cette paix, toutes ces choses sont la preuve que ce pouvoir est en vous. Et il est en vous tant que vous êtes entre les deux murs, mais quand vous traverserez l’autre mur, ce ne sera plus le cas. Alors, tant que vous êtes entre ces murs, vous avez une mission à accomplir. Chacun de vous sur terre avez une mission à accomplir, et la mission que vous avez à accomplir, c’est d’inonder votre vie de joie, c’est d’inonder votre vie de paix.
Ne croyez-vous pas qu’il est temps de faire cet audit et de dire : « Ça suffit ! Ça suffit ! Mon dieu, tout ce bazar que j’ai trimballé toute ma vie ne m’a pas aidé, alors maintenant, c’est le bon moment. Car chaque moment est le bon moment tant que vous n’avez pas atteint ce mur. Même si vous êtes à un millionième de centimètre du mur, c’est encore le bon moment, vous ne l’avez pas atteint.
Et une fois que vous l’avez atteint… Laissez tomber cette histoire de “vieillesse” et de “jeunesse”, vraiment, c’est OK, votre cœur est intemporel, faites partie de ce cœur intemporel, de cet espace où il y a la sérénité, où il y a la paix, où il y a la joie. L'espace illimité qui existe en vous est intemporel, plus vous l'utiliserez, moins il diminuera.
Donc, faites un audit et quel que soit le résultat… vous devez faire cet audit. Ce n’est pas moi qui vais le faire, c’est vous qui devez faire l’audit de votre vie et s’il manque quelque chose, creusez et obtenez-le avant de vous heurter à ce mur.
Car c’est le jour où vous commencerez à vivre, c’est le jour où vous commencerez réellement à vivre, pas dans cette mélasse, pas dans cette bouillie d’idées et d’imagination. Comprenez-moi bien, je ne dis pas que l’imagination n’est pas une bonne chose, nous avons tous besoin de l’imagination et c’est une bonne chose !
Dans la vie : un, vous avez tout ce dont vous avez besoin ; deux, c’est en vous ; trois, c’est à vous ; quatre, tout ce que vous avez à faire c’est, sans avoir peur de l’échec, de laisser couler en vous la rivière de la paix. C’est tout, ne résistez pas, laissez-la couler, soyez qui vous êtes et appréciez.
D’une certaine manière, nous sommes tous des étrangers qui voyageons sur cet océan, dans un voyage qui a quelque chose à voir avec le temps, quelque chose à voir avec les six éléments tels que l’oxygène, le carbone, l’azote et tout le reste. Nous existons, nous avons quelque chose à voir avec des millions d’années d’évolution, quelque chose à voir avec tout ça.
Mais finalement vous êtes là et vous devez considérer ce qui est possible, maintenant. Pas faire un voyage imaginaire, mais un voyage riche de l’expérience d’avoir rendu la paix possible dans votre vie, c’est l’œuvre la plus grandiose, la plus grandiose qu’un être humain puisse accomplir. Vous obtiendrez pour cela la reconnaissance ultime, la récompense, c’est la paix, la récompense, c’est la joie, votre joie, votre paix, une vie comblée.