En confinement avec Prem Rawat, 47e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix
Saya Pierce-Jones – Animatrice Radio Sourire 90.4 FM
Saya Pierce-Jones :
Lorsque nous avons appris que Prem serait au Cap… Il est connu dans le monde entier pour son message de paix et, ici au Cap et dans toute l’Afrique du Sud, nous rencontrons certaines difficultés en ce moment.
Je crois que ce dont Prem vient nous parler, à savoir la paix et ce qu’elle signifie vraiment d’un point de vue général, doit être entendu par nous tous afin que nous puissions commencer à nous occuper des problèmes que nous rencontrons ici chez nous.
De toute évidence notre nation est encore très, très jeune, cela remonte à 1994, et notre question au début était : « Qu’est-ce que la paix maintenant ? » De nos jours, nous voyons surgir des tensions entre différents groupes, que ce soit des groupes raciaux ou des groupes socio-culturels…
L’idée que nous nous faisions de la paix après 1994 ne semble pas être celle que nous avons aujourd’hui. Est-ce quelque chose qui vous intéresse aussi ?
Prem Rawat :
Oui, certainement, car je crois que partout où nous allons, nous rencontrons des gens qui ont leur propre formule de ce que sera la paix : « Donnez-moi de meilleurs revenus et je serai heureux jusqu’à la fin de mes jours. »
En réalité, la paix ou le bonheur est subjectif et non objectif. Nous l’oublions bien souvent, nous oublions que l’on ne peut pas suivre une liste et se dire : « Oui, je suis heureux maintenant parce que j’ai telle et telle chose, et encore telle chose. »
Tout d’abord, nous devons nous comprendre nous-mêmes. Sommes-nous la source de notre joie et de notre paix ou non ? Si nous ne faisons pas partie de l’équation, peu importe ce qui se passe autour de nous, nous ne pourrons jamais en profiter ou même le ressentir.
Il est donc très, très important de commencer par soi-même. Il s’agit de vous, c’est vous qui devez dire : « je me sens en paix » ou bien « je ne me sens pas en paix », quelle que soit la liste et quelles que soient les cases cochées, cela n’a rien à voir. La paix et le bonheur sont vraiment tout à fait subjectifs et non objectifs.
J’ai commencé à parler de la paix quand j’avais quatre ans. Quand je parle, et je prie chaque jour qu’il en soit toujours ainsi, tout ce que je vois, ce sont des gens, pas leur couleur de peau, leur costume, leur cravate, leur coiffure, leur rouge à lèvre, leur visage, mais simplement des gens.
Et je peux voir chacun… C’est quelque chose que je dois aiguiser, ne pas voir des Sud-Africains, mais voir des êtres humains. Quand je regarde des êtres humains, je vois de l’espoir, je vois de la joie, je vois un besoin qui n’est pas satisfait.
Nous sommes des êtres humains sur terre. L’humanité a commencé sur ce continent, l’Afrique, et je dissouvent : « Comme ce serait incroyable que cet endroit, qui est le berceau de l’humanité, soit aussi le berceau de la paix et de l’espoir pour l’humanité ! »
Saya Pierce-Jones :
C’est fantastique.
À l’écran :
En 1950, le gouvernement d’apartheid d’Afrique du Sud mit en place le Group Areas Act (Loi sur les zones réservées). En conséquence de quoi les gens de couleur furent déplacés de force dans des zones appelées “townships”, connues dans l’histoire pour le banditisme, l’extrême pauvreté qui y règne et des violences indicibles.
Prem Rawat se rendit dans une école de l’une des townships les plus défavorisées, une zone frappée par la guerre des gangs et la pauvreté liée à la toxicomanie où il y a peu d’espoir pour le futur.
Prem s’adressa à des enfants de 7 à 13 ans dont la plupart avaient subi une maltraitance inimaginable.
À l’écran :
Anthea Adriaanse
Directrice de l’école primaire Die Duine
Anthea Adriaanse :
Je crois qu’on peut s’en rendre compte quand on vient à l’école : on voit les habitations et immédiatement on se rend compte qu’on est en zone sous-développée, qu’il y a une très grande pauvreté.
Prem Rawat :
Peu importe la laideur de la situation, vous, vous n’êtes pas laid, car en vous il y a une beauté profonde et majestueuse. Sachez-le, comprenez-le.
À l’écran :
Le héros en vous – École primaire Die Duine
Anthea Adriaanse :
Les défis auxquels nous sommes confrontés sont les parents absents, le manque d’un système de valeur pour les élèves à la maison, des parents célibataires, des parents toxicomanes et parfois aussi des élèves toxicomanes, en plus du banditisme et de la violence. Tout cela a un effet négatif sur les élèves et au bout du compte, sur l’enseignement.
Prem Rawat :
Même au milieu du chaos, trouvez votre force. Même au milieu de tout ce qui est mal, quand il n’y a pas de lumière, en pleine obscurité, quand tout est confus, il y a une lumière dans votre cœur.
Ben Caesar (chanson rap) :
Je te vois, je te vois, je te vois, je te vois, je te vois !
Là devant moi, je regarde l’avenir de ce pays,
Il semble prometteur, Oh oui, oui…
Qu’est-ce qui ne va pas ?
Je te vois, je te vois, je te vois.
Prem Rawat :
J’aimerais vous parler un peu de quelque chose de très spécial, il s’agit du Superman en vous. Vous connaissez Superman ? Il est fort, même quand la situation extérieure n’est pas bonne, il est toujours fort.
Similairement, je veux vous parler de votre force. Je sais qu’il y a des problèmes, il y a des problèmes partout, mais vous avez une force et vous devez puiser dans cette force car tous les jours ne seront pas des bons jours. Ceci dit, même quand les jours sont bons et même quand les jours sont mauvais, vous avez une force en vous.
Je vais vous raconter une histoire qui parle de se connaître soi-même. Vous avez envie d’entendre une histoire ? Il était une fois un lion qui vivait dans la jungle. Les gens avaient peur de traverser cette jungle car ils savaient qu’elle était habitée par un très grand lion.
Il y avait aussi un fermier qui avait des brebis et qui les faisait paître. Parfois elles s’approchaient un peu trop de la jungle, elles entendaient alors le rugissement du lion et se mettaient toutes à courir.
Un jour, le fermier trouve un lionceau sur le bord de la route. Il est presque sans vie, il est très faible. Il le prend et le ramène chez lui, le pose sous une couverture, lui donne du lait tiède et s’occupe de lui. Quelques jours plus tard, le lionceau est remis.
Il se met à faire des bonds partout, le lionceau va par ici, va par-là. Il se dit que le lionceau va saccager sa maison et donc il l’emmène à la bergerie, là où se trouvent toutes les brebis.
Le lionceau a envie de jouer avec elles et, au début, les brebis ont peur de lui. Mais quand elles voient que ce n’est qu’un bébé, qu’il ne peut faire de mal à personne, ils deviennent amis.
Chaque jour, le fermier sort les brebis et le lionceau les accompagne. Il voit les brebis manger de l’herbe et il se met à brouter également. Quand les brebis bêlent, il essaie de bêler aussi mais il n’y arrive pas. Jour après jour, jour après jour, en compagnie des brebis, il se met à croire qu’il est aussi une brebis. C’est tout ce qu’il connaissait.
Un jour, le grand lion de la jungle rugit puissamment et sort de la jungle en direction de la ferme. Et toutes les brebis, lorsqu’elles entendent ce rugissement féroce, prennent peur. Elles cherchent toutes à se cacher, certaines se cachent sous la grange, certaines derrière un arbre, d’autres derrière les buissons.
Et le lionceau aussi. Que croit-il être ? Croyant être une brebis, il va aussi se cacher dans le tronc d’un arbre. Il y a un grand trou et il y va, il tremble. Toutes les brebis tremblent, lui aussi, il a peur.
Le grand lion arrive à la ferme. Il voit toutes les brebis qui ont peur de lui, et puis il voit quelque chose d’étrange. Il voit un lion qui a peur de lui, et que ce lion tremble.
Alors, le grand lion dit : « Je peux comprendre que toutes les brebis aient peur, mais toi, pourquoi as-tu peur ? » Le lionceau répond : « Oh s’il te plaît, s’il te plaît, ne me mange pas. »
« Te manger ? Ne sais-tu pas que tu es un lion ? »
« Oh oui, tout ce que tu voudras, tout ce que tu voudras, mais ne me mange pas. »
« Mais qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Tu ne sais pas qui tu es ? »
Il répond : « Je ne suis qu’une pauvre petite brebis, je ne suis qu’une pauvre petite brebis, ne me mange pas. »
Le grand lion lui dit : « Non, tu n’es pas une brebis. Viens avec moi, je vais te montrer qui tu es. »
Alors il l’emmène au lac, toujours tremblant, il l’emmène au lac et lui dit : « Regarde, regarde ton reflet, vois qui tu es. »
Ils regardent tous les deux dans le lac, le grand lion et le petit, et le lionceau voit qu’il n’est pas une brebis, il est un lion !
Alors il lève la tête, il lève la tête vers le grand lion et sans crainte, lui aussi pousse un profond rugissement. Non pas un bêlement, mais un rugissement. Puis le grand lion rugit, et le lionceau rugit. Il lui dit : « Viens avec moi, viens dans la jungle où tu pourras être roi. » Voici donc l’histoire.
Nous voyons nos problèmes, nous voyons le monde, nous voyons ce qui se passe et nous commençons à penser que nous en faisons partie. Mais en réalité, nous n’en faisons pas partie, nous sommes autre chose.
Tout d’abord, peu importe ce qui se passe autour de nous, nous devons être notre propre île. Nous devons être notre propre force, nous devons être notre propre compréhension.
Quand nous voyons le monde… Si c’était une carte, nous verrions de très nombreuses routes sur cette carte, de très nombreuses routes. Mais toutes ces routes ne conduisent pas à un bel endroit, toutes ces routes ne mènent pas à un endroit agréable.
Il existe une route qui y conduit et vous devez prendre cette route-là, vous devez prendre cette route-là. Se connaître soi-même, c’est également comprendre qui l’on est, quelle est sa nature. Votre nature n’est pas la colère, votre nature est d’aimer, votre nature est d’être en paix. Voilà ce que vous êtes.
Voilà ce qui fait de vous ce Superman. Même en plein milieu du chaos, vous trouvez votre force. Même au beau milieu de tout ce qui est mal, quand il n’y a pas de lumière, quand tout est noir, quand tout est confus, il y a une lumière dans votre cœur, laissez briller cette lumière. Il y a un espoir, quand tout espoir est perdu, il reste un espoir.
Vous savez, quand je dis Superman, je le pense vraiment. Je vais vous donner un autre exemple. Est-ce que vous savez que vous avez fait quelque chose de tout à fait incroyable ? Vous avez tous fait quelque chose de tout à fait incroyable, mais vous n’y pensez pas.
Aujourd’hui, quand vous échouez au sujet de quelque chose, cela vous rend-il triste ? Parfois si triste que vous laissez tomber ? Est-ce que vous savez que vous avez déjà fait quelque chose et connu l’échec, mais que vous n’avez jamais capitulé ? Voilà ce que fait Superman : il échoue, très souvent, il échoue mais il ne s’avoue jamais vaincu et il essaie encore.
Ainsi, vous tous, et vous êtes très jeunes, quand vous étiez plus jeunes encore et que vous appreniez à marcher… Je ne crois que vous vous en souveniez, non ? Toi oui ? Vous avez vu des tout petits apprendre à marcher ? Peut-être votre frère, peut-être votre sœur ? Le petit se lève, non ? Il fait « Euh » et il tombe. D’accord ?
Est-il est triste ? Est-ce qu’il capitule ? Non, il se relève tout de suite. Et vous avez fait de même, vous avez fait exactement la même chose. Vous avez échoué, mais vous ne vous êtes pas avoué vaincu. Vous-vous êtes relevé, vous-vous êtes remis debout. Vous en rappelez-vous ? Avez-vous déjà vu ça ? Voilà la sagesse ! C’est génial, voilà Superman en action.
Apprendre à marcher, échouer, mais se relever et un jour, à force de le faire encore et encore et encore, le petit fait finalement quelques pas et ne tombe pas, le petit a appris à marcher.
Vous savez marcher, non ? Vous savez qui vous a appris à marcher ? Vous souvenez-vous de qui vous a appris à marcher ? Qui ? Vous, c’est vous qui avez appris à marcher tout seul car à cet âge-là, vous n’auriez pas pu comprendre la leçon.
Cela a demandé du courage, cela a demandé de la compréhension, cela a demandé de la patience et, par-dessus tout, cela a demandé de ne jamais capituler.
Sachez qui vous êtes, car quand vous le saurez, vous découvrirez vos pouvoirs, vous découvrirez votre force, vous découvrirez qui vous voulez être. Cela vous procurera du bonheur, même quand la situation est triste cela vous procurera de la joie, cela peut faire de votre vie, de chaque jour de votre vie, un Noël.
Savez-vous que chaque jour on vous donne des présents, chaque jour on vous donne des cadeaux. Le savez-vous ? Le cadeau le plus important qui vous est donné est le cadeau de la vie. Chaque jour, vous recevez le cadeau de la vie, il est à vous, vous pouvez en faire ce que vous voulez ! Si vous l’acceptez, si vous l’acceptez.
Vous avez quelque chose à faire, vous avez une mission. Superman, vous avez une mission et votre mission est d’être capable de faire face au monde. Soyez instruit pour que vous puissiez aller dans le monde pour accomplir ce que vous souhaitez accomplir.
Soyez concentré, pratiquez la paix et vous y excellerez. Il suffit de vous souvenir de qui vous êtes. Vous n’êtes pas le problème, vous n’êtes pas le problème. Souvenez-vous que la force est en vous, et souvenez-vous que vous êtes le lion, pas la brebis, souvenez-vous également que ce que vous ferez le plus, vous y excellerez. C’est aussi simple que ça.
Si vous comprenez… Réfléchissez, cela fait partie des cadeaux que vous avez. Connaissez-vous vous-même, comprenez-vous vous-même et, avec votre force, allez dans le monde. Soyez la force, soyez la puissance.
Voilà ce que je voulais vous dire aujourd’hui.
Peu importe la laideur de la situation, vous, vous n’êtes pas laid, car il existe une beauté profonde et majestueuse en vous. Sachez-le, comprenez-le.
Voilà ce que je voulais venir vous dire aujourd’hui. Je suis content de vous voir, content de faire votre connaissance et j’espère vraiment que vous prendrez à cœur ce que je vous ai dit, de façon à avoir un avenir rayonnant. Vous n’êtes pas obligé de faire partie de tout ce qui ne va pas, vous pouvez faire partie de tout ce qui est bon, de tout ce qui est bien.
Confinement avec Prem Rawat, 45e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix
Sri Lanka
MANOHARAN RAMANATHAN
Animateur PEP au Sri Lanka
Manoharan Ramathan
Le gouvernement du Sri Lanka nous a proposé de faire un PEP pour les soldats revenus du front. Le gouvernement souhaite qu’une réconciliation se fasse au niveau national et les Nations-Unies soutiennent ce projet.
SELVANAYAKI SEBASTIAMPILLAL
Soldat revenu du front, Sri Lanka
Selvanayaki Sebastiampillal :
C’est vraiment essentiel dans notre vie. J’ai réalisé qu’au lieu de chercher la paix partout, il y a la paix en moi ainsi qu’un moyen de la ressentir.
Manoharan Ramathan :
Il y a ces ateliers à l’Université de Jaffna.
Au début, les étudiants doutaient un peu de l’intérêt de ces ateliers. Ils pensaient « la paix, ça doit être un thème ennuyeux ».
Et quand ils y ont assisté, ils en étaient tellement ravis qu’ils ont parlé du Programme d’éducation pour la paix aux autres étudiants et dans le groupe suivant, 285 étudiants ont suivi les 10 ateliers du PEP.
À l’écran : SAPNA BANUN
Étudiant à l’Université de Jaffna
Sapna Banun :
Ce n’est pas à l’extérieur qu’il faut chercher qui nous sommes, c’est en nous que nous trouvons des réponses. C’est le seul moyen d’y parvenir et c’est ce message qui est donné ici. En comprenant cela correctement nous pouvons trouver facilement la confiance en nous ainsi que la paix.
À l’écran :
Avec l’aimable autorisation de la Fondation Prem Rawat
À l’écran :
News First :
Interview à Colombo, Sri Lanka
Journaliste :
Bonsoir et bienvenue. Notre invité aujourd’hui est un homme qui s’est adressé à plus de cinq millions de personnes dans plus de 50 pays. Je suis heureuse de vous présenter Monsieur Prem Rawat, ambassadeur de la paix. Bonsoir et bienvenue, c’est merveilleux de vous avoir ici au Sri Lanka.
Prem Rawat :
Merci de m’avoir invité, c’est un plaisir.
Journaliste :
Monsieur Rawat, pour les Sri lankais qui nous regardent maintenant, pouvez-vous nous en dire plus sur le terme “Ambassadeur de la paix dans le monde”, puisque la paix est vraiment essentielle, surtout dans le contexte actuel dans le monde ?
PREM RAWAT AMBASSADEUR DE LA PAIX
Prem Rawat :
Beaucoup de gens bien sûr, me qualifient d’“Ambassadeur de la paix”, mais je qualifie tout le monde d’ambassadeur de la paix car dans ce monde, dans les circonstances où nous vivons actuellement, la paix est vraiment importante ! La paix a toujours été importante mais la nécessité de la paix est de plus en plus reconnue par les gens dans le monde entier.
Car les gens ne veulent pas être déchirés. Ils ne veulent pas avoir à s’inquiéter constamment du lendemain mais ils veulent être heureux, ils veulent avancer, ils veulent réussir, et la paix est quelque chose qui est en eux.
Donc pour moi, la paix n’est pas une utopie mais une chose très concrète, très réelle, pour chaque être humain sur terre. D’abord nous devons comprendre que la paix est possible et comprendre ensuite que la paix se trouve en nous. Nous n’avons pas besoin d’appuyer sur des boutons pour la créer.
La paix n’est pas l’absence de guerre mais l’absence de guerre en nous. La paix n’est pas la fin d’un conflit extérieur mais la fin du conflit en nous car tant qu’il y aura ce conflit en nous, quoi qu’il en soit, tôt ou tard ce conflit se manifestera à l’extérieur.
Donc voilà ce que veut dire la paix pour moi, et en ce qui concerne le titre d’ambassadeur, je pense que tout le monde est un ambassadeur parce que chacun porte la paix en soi.
Journaliste :
Partout dans le monde, surtout en Occident, nous voyons combien la xénophobie réapparait, ainsi que le racisme et la haine. Comment pouvons-nous assurer que la paix l’emporte sur toute cette négativité et toxicité ?
Prem Rawat :
S’il y a un trou dans votre bateau et que vous voulez l’obturer, n’est-ce pas important de savoir où est ce trou ? Alors comprenons d’où vient tout cela. Cela vient-il du ciel, d’un arbre, d’une grenouille particulière ou d’un certain crabe ? Ou bien cela émane-t-il de l’intérieur des gens parce qu’ils ne comprennent pas qui ils sont ? Nous sommes tous des êtres humains, nous sommes tous semblables.
Selon moi, nous avons tous un petit travers, un côté un peu idiot qui est : « Je veux me sentir important et si je me sens important, c’est bien ! »
Au point même que lorsque nous garons notre voiture, si nous arrivons à l’emplacement une seconde avant quelqu’un d’autre et que nous réussissons à nous garer, nous nous sentons valorisé. Si nous faisons la queue pour acheter un billet au cinéma et que soudain il nous est permis de passer devant, nous sommes content et nous disons : « C’est cool, c’est super. »
Lorsque quelqu’un se sent inférieur, il veut se sentir supérieur, voilà l’origine du racisme : « Je veux être meilleur que cette personne, je veux être meilleur. » C’est de là que vient le harcèlement. C’est ainsi que se créent les gangs, une bande doit être meilleure que l’autre. Nous tournons en rond, c’est sans limite.
Mais le problème est que nous sommes tous “numéro un” et nous ne le savons pas, c’est une tragédie. Nous sommes tous “numéro un”, nous avons quelque chose d’unique mais nous ne le comprenons pas.
Journaliste :
Comment puiser dans ce potentiel ? Car partout dans le monde, nous voyons du racisme, du harcèlement, de la négativité. Nous sommes entouré de tellement de négativité et de trop peu d’aide psychosociale par exemple. Ça se voit à l’école, ça se voit dans les universités, ça se voit au travail, ça se voit dans les parlements du monde entier.
Prem Rawat :
Oui
Journaliste :
Comment, selon vous, peut-on développer son potentiel ?
Prem Rawat :
C’est très simple. Il faut remonter loin dans le temps, à l’époque de Socrate, lorsqu’il a dit quelque chose de très beau et de très simple, de très profond : « Connais-toi toi-même. » La raison de tout ce qui arrive, tout ce qui arrive de négatif, est que nous ne savons aucunement qui nous sommes.
Que signifie être un être humain ? Nous ne le savons pas. Nous croyons que nous sommes un robot, nous devons nous lever le matin, nous devons faire ça, ça et ça.
Et nous jugeons notre journée d’après tout ce que nous avons accompli. Ce que nous n’avons pas fait est un poids sur nos épaules. Parce que tout cela nous pèse : « J’ai encore ça et ça à faire. » Le soir nous allons nous coucher et de quoi rêvons-nous ? Nous rêvons de toutes les choses compliquées qu’il nous reste à faire, de toutes nos responsabilités. Un être humain, ce n’est pas cela.
Un être humain porte en lui non pas l’obscurité mais la lumière, il porte en lui de la bienveillance, pas un manque de bienveillance, de la bienveillance. Il porte en lui de la joie, il porte en lui de la clarté, non des doutes. Mais au bout du compte, quand nous ne comprenons pas qui nous sommes, c’est ce qui arrive.
Un photographe a réalisé une expérience en Afrique. Il a installé un grand miroir en acier inoxydable dans la forêt. Arrive un gorille, il ne sait pas que c’est lui-même qu’il voit, il croit que c’est un ennemi. Il se met à frapper sa poitrine, à montrer ses dents et à hurler pour signifier : « Va-t’en, c’est mon territoire. » Il ne comprend pas qu’il se voit lui-même. Les chimpanzés font la même chose mais au bout d’un moment ils comprennent que c’est eux-mêmes qu’ils voient.
C’est le fond de l’histoire. Quand nous ne savons pas qui nous sommes, nous devenons notre propre ennemi. Ce gorille devenait son propre ennemi, il pensait voir un ennemi alors qu’en réalité c’était lui !
Nous devenons notre propre ennemi, nous ne supportons pas les autres, nous ne comprenons pas que : « Tu es exactement comme moi, tu peux avoir mal et je peux avoir mal. Mais le plus important est que tu peux ressentir de la joie tout comme moi. » Et c’est une joie qui ne vient pas de l’extérieur, elle vient de ce qui est en nous.
Voilà les subtilités à comprendre. Quand nous commençons à voir que nous n’avons pas besoin de dépendre des autres mais de nous-même, nous comprenons alors ce que Socrate a voulu dire quand il a dit : « Connais-toi toi-même. » C’est vous le trésor.
Vous voulez être riche, vous voulez être riche, mais où est votre richesse ? Votre richesse est-elle au fond d’une grotte ou bien votre richesse est-elle au fond de vous ?
Journaliste :
Comment quelqu’un peut-il être guidé dans ce sens ? Car les gens sont tellement pris par leur quotidien, partout dans le monde, on voit que les gens n’ont pas de temps pour eux, Monsieur Rawat.
Prem Rawat :
Je sais, je sais, je le sais. Quand nous voulons du thé, nous appuyons sur un bouton, sur la bouilloire nous appuyons sur un bouton. Si nous voulons quelque chose, nous appuyons sur un bouton. Si nous voulons prendre une douche, nous tournons un robinet. Les gens raisonnent ainsi : « Donnez-moi un moyen rapide afin que j’appuie sur un bouton pour obtenir la paix. » Il n’y a pas de bouton pour avoir la paix parce qu’elle est déjà en vous.
Alors maintenant vient la question : « Comment fait-on pour chercher quelque chose que l’on a déjà ? » Nous ne pouvons pas utiliser nos mains, nous ne pouvons pas nous demander : « Où est-ce ? Où est-ce ? » Comment faire pour chercher quelque chose que nous avons déjà ?
Vous avez des yeux, vous voyez, vous voyez les yeux des autres, vous voyez le visage des autres, vous voyez les yeux de tout le monde. Mais savez-vous que vos yeux ne peuvent pas se voir eux-mêmes, qu’ils ne peuvent voir votre visage ? Vous voyez le visage des autres mais pas le vôtre.
Pas avant d’être devant un miroir. Pour vous voir vous, vous avez besoin d’un miroir. Pour voir les autres vous n’en avez pas besoin.
Donc, comment fait-on pour chercher quelque chose que l’on a déjà ? Il ne s’agit pas de chercher, soyez prêt à être témoin. Grosse différence, soyez prêt à être témoin de qui vous êtes. Quand vous regardez un miroir, ne soyez pas surpris de ce que vous verrez, c’est vous.
De la même manière, nous sommes habitué à croire : « La paix n’est pas en nous, nous allons la trouver ailleurs. » Alors voilà ce que nous faisons, nous nous rendons dans différents pays, nous visitons des lieux saints, nous allons dans des temples, etc. « C’est ici qu’est la paix, c’est là qu’est la paix », mais la paix est en nous. Alors pouvons-nous accepter le fait que la paix soit en nous ? Pas si facilement.
Pourquoi ne pas commencer par : « Oui, la paix est en moi. » Le comprendre est le premier pas, « je n’ai pas besoin de la chercher, elle est déjà là, » c’est le premier pas, le premier pas vers la paix.
Journaliste :
Nous voyons tant de gens riches qui ont réussi et sont tellement malheureux, et ce n’est pas un phénomène limité à une zone géographique particulière. Tant de gens qui ont réussi sont très malheureux. Pour quelle raison ?
Prem Rawat :
Parce qu’on leur a transmis la formule : « Gagnez beaucoup d’argent et vous serez heureux. » Ils ont gagné beaucoup d’argent et ils ne sont toujours pas heureux, mais personne ne fait le bilan. À aucun moment de notre vie nous ne prenons le temps de nous dire : « Qu’est-ce qui marche pour moi et qu’est-ce qui ne marche pas ? » Personne ne le fait. « Est-ce que ça, ça marche ? » Non, ils continuent, continuent, continuent.
Hier en arrivant, je revenais de l’aéroport, j’étais au volant et je voyais tous les gens essayant d’attraper le bus pour rentrer chez eux. Ils courraient après le bus et c’est ce qu’ils font les lundis, les mardis, les mercredis. Ils connaissent bien la routine, ils savent que c’est ce qu’ils doivent faire : « Telle est la marche à suivre, c’est ainsi. »
Mais personne ne se demande : « Ma vie se résume-t-elle à cela ? » Quand nous le faisons, la réponse est très simple : « Assumez vos responsabilités mais pas comme si elles devaient être la source de votre bonheur, non. »
La source de votre bonheur, vous devez la trouver en vous. Assumez vos responsabilités afin d’avoir un toit sur la tête, d’être abrité de la pluie, protégé du froid, d’avoir de quoi manger. Alors tout est bien, c’est bon. Mais vous devez trouver quelle est votre motivation première ? Qu’est-ce qui vous motive à avancer ?
J’ai posé la question, j’étais récemment en Malaisie, j’ai demandé aux gens : « Vous êtes tous ici parce que vous voulez être heureux ». Alors je vous demande : « Pourquoi ? Pourquoi voulez-vous être heureux ? Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi vous voulez être heureux ? Pourquoi vous voulez être satisfait ? Pourquoi ? Qu’y a-t-il de si exceptionnel dans le bonheur pour que vous l’aimiez tant ? »
Je ne dis pas que nous ne devrions pas l’être, je dis simplement : « Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous voulez être heureux ? » Bien sûr, vous savez pourquoi vous ne voulez pas être triste, parce que ça vous rend malheureux. Alors si le bonheur vous rend heureux, que faites-vous dans votre vie pour essayer de l’obtenir ?
Prenez un crabe, il déambule, il n’a pas de GPS, il n’est pas bardé de technologie, mais il en possède suffisamment : s’il a besoin de manger, il mange. Un tout petit crabe sait ça. Comment se fait-il que nous, nous l’ayons oublié ?
Le crabe sait que ça ne lui sert à rien de porter une montre luxueuse. Je ne dis pas que nous ne devrions pas porter de montre coûteuse, je ne dis pas que nous ne devrions pas avoir de belles voitures ni de belles maisons. Mais ne considérez pas ces choses comme la source de votre bonheur, la source de votre bonheur est en vous.
Journaliste :
Nous parlons de la paix et, avec elle, des possibilités d’épanouissement pour un individu. Vous avez dit que ce “Connais-toi toi-même” est la chose à laquelle nous devons tous revenir. Mais il semble qu’aujourd’hui la paix soit une construction théorique. Dans la pratique il y a trop d’implications complexes pour que ce soit réalisable. Alors comment pensez-vous que les pays peuvent intégrer cette théorie de la paix et la mettre en pratique, en termes de méthodologie ?
Prem Rawat :
Tout d’abord, commençons par comprendre ce qu’est la paix parce que la plupart des gens, je l’ai compris en voyageant, n’ont aucune idée de ce qu’est la paix. Pour la majorité, la paix est une utopie. C’est un monde… Mais ils ne comprennent pas l’origine du mot “utopie”.
Un roman a été écrit et porte le même nom. L’auteur y a pour la 1ère fois introduit le mot “utopie”. En fait le mot signifie “en aucun lieu”, utopie. Pourtant nous avons créé dans notre imagination un endroit… Oh, et qu’est-ce que l’utopie ? Exactement l’opposé de nos problèmes. Dans l’utopie, nous n’avons pas à travailler, dans l’utopie tout le monde est heureux, c’est exactement l’inverse du monde dans lequel nous vivons et que nous n’aimons pas.
Si la paix est la manifestation de l’utopie avec le sens de “en aucun endroit”, elle n’aura jamais lieu, c’est trop difficile à mettre en œuvre. Essayer de créer dans ce monde un monde exactement à l’opposé de celui-ci serait impossible !
Mais si nous pouvons comprendre que la paix est quelque chose qui est déjà en nous. La paix est une expérience, l’expérience de la joie qui est en vous. La paix est l’expérience de la clarté qui est en vous, la paix est l’expérience de cette beauté qui est en vous, la paix est l’expérience de la lumière qui est en vous.
Journaliste :
Avez-vous un dernier mot pour le public qui vous regarde en ce moment ?
Prem Rawat :
Vous avez beaucoup de chance, vous êtes en vie. Vous avez reçu le plus grand des cadeaux, le va-et-vient de ce souffle. Cette vie est la chose la plus incroyable que vous ayez.
Un jour vous êtes né, un jour vous devrez partir, il n’y a pas à tergiverser à ce sujet. Ce qui compte, ce n’est pas le mur que vous avez traversé lors de votre naissance, ni le mur que vous allez traverser à votre mort, mais ce qu’il y a entre ces murs, la vie.
La vie danse, la vie vous appelle par votre nom, la vie vous appelle pour la joie, pour le bonheur, voilà pourquoi vous aimez être heureux.
À vous de jouer ! Comprenez-vous vous-même, voyez ce que vous êtes, voyez et éveillez-vous de l’intérieur, n’attendez pas que d’autres choses arrivent, ce qui doit se passer pour vous a déjà eu lieu : vous êtes en vie. Il n’y a pas de meilleures nouvelles.
Journaliste :
Merci beaucoup, c’était magnifique ! Mr Prem Rawat, Ambassadeur international de la paix s’adressait à “News 1st”. Merci beaucoup.
Prem Rawat :
Merci beaucoup, c’était un plaisir.
En confinement avec Prem Rawat, 46e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix
Prem Rawat :
Je suis ici aujourd'hui dans une Afrique du Sud libre.
Cependant nous devons nous assurer que la liberté soit non seulement à l'extérieur mais aussi en nous. Car sans avoir le sentiment de liberté, la liberté à l'extérieur ne fait pas grande différence.
Kabelo Moses Padi, facilitateur du Programme d'éducation pour la paix :
Nous constatons que les gens ont soif d’entendre ce genre de message.
À l'écran, une affiche indique :
« UDF – Notre lutte pour la libération est une lutte pour la paix. »
Kabelo Moses Padi :
Surtout ici, à Soweto. Soweto est une commune où se sont déroulées la plupart des activités de l'apartheid, et je pense que le message va vraiment apprendre à nos communautés locales à dire : « La paix commence avec vous, votre paix intérieure. »
Ernest Leketi, coordinateur du développement de la jeunesse, département du développement social de la ville de Joburg :
Depuis que j’ai suivi le Programme d’éducation pour la paix, c’est différent, parce qu'avant, je n'avais jamais eu de compréhension claire de la paix, il s’agissait seulement de la paix générale qui est la paix sociale. Après avoir reçu le message transmis par Son Excellence Prem Rawat, j'ai compris ce qu'était la paix intérieure.
Narrateur :
Le PEP continue de s'épanouir en Afrique du Sud car un nombre croissant d'ONG, d'écoles et de centres de formation ont intégré ses ateliers dans leurs programmes. Ernest Leketi et l'équipe passionnée de bénévoles de Soweto ont joué un rôle clé dans l'extension de la portée des programmes dans cette commune historique et au-delà.
Ernest Leketi :
Lorsque nous impliquons les communautés nous trouvons des jeunes qui ont perdu tout espoir. Mais une fois qu'ils suivent le Programme d'éducation à la paix, ils commencent à se respecter très sérieusement.
Hittendra Nagin, équipe de soutien PEP Afrique du Sud :
Le programme ne met pas en avant leurs problèmes mais les considère comme une source d'espoir, comme une source d'énergie pour faire avancer les choses.
Matshidiso Maibiba, participant au PEP :
Il m'a appris à aimer, à ne pas avoir de rancune et à pardonner à ceux qui m'ont fait du mal.
Tholoana Chalatse :
J'étais rempli de colère, je craquais à la moindre occasion. Mais grâce à ce programme, j'ai appris à me détendre, à ne pas prendre les choses au premier degré ou à agir d'une manière dont je pourrais avoir honte le lendemain. Il y a donc eu une transformation parce que je dois apprendre de nouvelles choses, de nouvelles techniques pour éviter les situations qui pourraient m'attirer des ennuis.
Participante au PEP :
Ce programme m'a simplement présenté à moi et il m'a montré que pour être bienveillante avec les autres, je dois commencer par moi-même.
Une formule pour la paix
Prem Rawat à Soweto, Afrique du Sud
Prem Rawat :
Vous avez besoin de vous souvenir d'une chose. Cette chose, c'est que vous n'êtes pas vos problèmes. Quels que soient les problèmes, ils vont et viennent, vous n'êtes pas vos problèmes.
Vous êtes un être humain, vous avez un pouvoir, vous avez une certaine force. Et les problèmes sont comme des nuages, ils viennent, ils partent, parfois ils sont gros, parfois petits, parfois ils ne sont pas là, et parfois ils sont partout.
Mais la montagne ancrée dans le sol ne bouge pas avec les nuages, elle ne devient pas plus grande ou plus petite à cause des nuages. Vous êtes la montagne, les nuages sont vos problèmes.
Alors, voici une histoire.
Un jour, il y avait un homme qui n'avait jamais vu d'éléphants. N’ayant jamais vu d'éléphants, il décida d’aller en voir, il se renseigna et on lui a dit que dans un certain village d’Afrique il y en avait d’énormes. L'homme fit le voyage jusqu’en Afrique et, sur place, il vit de très gros éléphants. Comme c’était la première fois, grande fut sa surprise.
Puis, en les observant, il vit que les éléphants étaient attachés avec une petite corde très fine à leurs pattes, rien de plus. Il fut surpris : « Un si gros éléphant maintenu captif par une simple petite corde ? »
Alors il alla voir le chef et lui dit : « Chef, ces éléphants sont forts, n'est-ce pas ? » Et le chef répondit : « Ça oui, ils sont très très forts. » Il continua : « Chef, j'ai une question. Comment un animal de cette taille, si fort, si puissant, peut-il être retenu par cette toute petite corde ? »
Et le chef lui répondit : « Laissez-moi vous expliquer. Quand ils étaient bébés, on les attachait avec cette corde. Ils essayaient de bouger mais ne pouvaient pas, on les retenait ainsi.
À présent qu'ils sont grands et forts, ils ont cessé d'essayer, ils pensent que cette petite corde peut toujours les maintenir captifs. Bien sûr, s'ils avaient essayé, cette corde n’aurait pas pu retenir des animaux aussi puissants, mais les éléphants ont renoncé à toute tentative. »
Pourquoi vous raconter cette histoire ? Parce que dans un certain sens, c'est notre situation. Ce que nous sommes, ce que vous êtes, est bien plus grand que la somme de vos problèmes. Mais ces problèmes surviennent, ils vous freinent et vous ne réalisez pas votre propre pouvoir, vous ne réalisez pas votre propre force. Vous ne réalisez pas qu'en tant qu'être humain vous avez en vous la force pour franchir toutes ces barrières.
Si vous rêvez d'un jour où le ciel est dégagé, c'est possible, si vous rêvez d'un pays qui vous donne des opportunités et de l'espoir, c'est possible. Et qui va le faire ? C’est vous qui devez le faire.
Nous, les habitants de cette planète Terre, sommes les responsables de son destin. Nous nous tournons vers les dirigeants pour résoudre nos problèmes. Ces soi-disant “dirigeants” nous ont laissé tomber année après année, après année, et nous voilà leur disant « Oui, arrangez-nous ça. » Comment ?
Nous devons compter sur nous-mêmes ! Pas sur les dirigeants, nous ! Nous, pour nous apporter mutuellement espoir. Nous, pour nous éclairer le chemin les uns les autres.
Avant de venir ici, j'avais une réunion et je leur ai dit : « Même lorsque vous avez des problèmes, que vous êtes dans des situations difficiles, le bien est toujours là ! Le bien est toujours là. »
Si un matin, vous vous réveillez et qu’en ouvrant votre porte vous voyez un brouillard, un épais brouillard, cela signifie-t-il que tout a disparu ? Tout est toujours là. Vous ne pouvez pas le voir, mais c’est toujours là. Et quand le brouillard se lèvera, tout réapparaitra.
Avoir de la patience, cela demande de la patience. Mais si vous n’avez que de la patience et vous ne faites rien, cela ne marchera pas. Vous ne pouvez pas attendre et dire : « D'accord, d'accord. Que puis-je faire, que pourrais-je bien faire ? »
Faites le nécessaire ! Faites le nécessaire et les gens vous diront : « Que pouvez-vous faire quand il y a du brouillard ? » Bougez ! Allez dans un endroit où il n'y a pas de brouillard. Vous n'aimez pas le brouillard ? Allez dans un endroit où il n'y a pas de brouillard.
Mais les gens restent figés et disent : « J'ai de terribles problèmes. » Parce que nous aimons nous plaindre, nous aimons nous plaindre. Si nous n'avions aucune plainte à formuler et que deux personnes se rencontraient dans la rue, je ne sais pas ce qu'elles se diraient. Elles penseraient : « Je ne sais pas quoi dire ! »
Mais nous aimons nous plaindre, nous aimons nous plaindre de Dieu : « Regardez ce que... » Tout récemment, j'ai vu un article où quelqu'un disait : « Dieu est terrible, Dieu est ceci, Dieu est cela. » Pourquoi vous plaignez-vous ? Dieu vous a créé, et vous, vous avez créé vos problèmes. Pourquoi blâmez-vous Dieu ? Dieu vous a créé et vous êtes le dieu de vos problèmes, vous êtes le créateur de vos problèmes.
Dans votre monde, êtes-vous plus important, plus important que vos problèmes ? Non ! Les problèmes viennent vous manger et vous dites : « Tiens, quelle main veux-tu manger en premier ? Veux-tu ma jambe en premier ? Veux-tu ma tête en premier ? Quoi ? »
Ce n'est pas cela la force, c'est de la faiblesse. Ce n'est pas de la lucidité, c'est du doute ! Ce n'est pas votre vie, ce n'est pas ce que vous êtes, vous êtes cet éléphant puissant qui a oublié qui il est, ou qui elle est.
Donc, quatre choses : je vais vous donner une formule pour être en paix, pour être heureux. La voilà, quatre choses. C'est vraiment bien, vraiment facile !
Premièrement, et j'écris un livre sur le sujet, premièrement : « Connais-toi toi-même. » Si vous ne vous connaissez pas vous serez une balle de ping-pong qui rebondit d’un mur à un autre, d’un mur à un autre. Voilà ce que vous allez être.
Deux : « Ayez de la gratitude, soyez reconnaissant ». Parce que la gratitude vous apportera l'appréciation et l'appréciation vous apportera la gratitude. Appréciez ce que vous avez.
Quel est le problème de la cupidité dans ce monde ? Il y a une chose qu'une personne cupide ne sait pas faire, savez-vous ce que c'est ? Apprécier. Dès qu'une personne cupide commence à apprécier, l'avidité s'arrête. C'est ce qu'elle ne sait pas faire.
Il y a des gens qui, chaque jour, veulent faire plus d'argent, plus d'argent, plus d'argent. S'ils commençaient à apprécier l'argent qu'ils ont, ils cesseraient d’en gagner. Alors ils veulent gagner plus d'argent ! Voilà, ils n'apprécient pas ce qu'ils ont, ils veulent juste en avoir toujours plus. Donc, la deuxième chose est la gratitude.
La troisième chose, très importante pour vous, écoutez bien, la troisième chose. Tous ces éléments sont très importants. Troisième chose : « Si vous échouez, si vous échouez, n'acceptez pas l'échec. Séparez échouer de l'échec. »
Qu'en pensez-vous ? Comprenez-vous ce que je dis ? Échouer et échec ? Laissez-moi vous donner un exemple. Vous l’avez tous fait, durant votre vie vous avez tous fait l'expérience d’échouer sans avoir accepté l'échec.
Le savez-vous ? Dans votre prime enfance quand vous appreniez à marcher, vous avez échoué. Vous-vous êtes levé et : « boum ! » Vous avez échoué, n'est-ce pas ? Mais vous n'avez pas accepté l'échec, vous vous êtes relevé ! Et vous avez recommencé et encore échoué ! Mais vous n'avez pas accepté l'échec. Vous vous êtes relevé.
Aujourd'hui quand vous échouez, que se passe-t-il ? Que vous arrive-t-il quand vous échouez aujourd'hui ? C’est fini, vous déprimez : « Oh, mon Dieu ! Que va-t-il m'arriver ? J'ai échoué ! »
Croyez-vous que le petit enfant est ainsi ? « Je suis déprimé, j'ai échoué ! » Cet échec peut durer une journée, deux jours, trois jours, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix jours. Et parce que le bébé a échoué sans jamais accepter l'échec, il finit par réussir. Mais vous, quand vous échouez, vous acceptez immédiatement l'échec.
Alors, souvenez-vous en, “connais-toi toi-même” vous apportera la paix, se connaître soi-même apporte la paix. “Gratitude, appréciation” vous apportera le bonheur. “Échouer mais ne jamais accepter l'échec” vous apportera l'espoir car maintenant, vous regardez le monde entier d'une toute autre manière. Si vous échouez ? « Pas de problème, essaye encore. » L'espoir ! C'est ça, l'espoir.
Quand vous ne voyez aucune porte, quand vous ne voyez plus de chemin, quand vous ne voyez aucune route, c'est la fin de l'espoir. La fin de l'espoir. Vous ne voyez aucune ouverture. Mais si vous voyez une autre porte, une autre route, un autre chemin, un autre sentier, vous espérez : « Je vais aller par là, j'irai par là. » C'est ainsi.
Et la quatrième chose, ah ah ! Je sais que la quatrième chose va vraiment vous choquer, à cause de votre culture. Je comprends votre culture, la culture indienne est très similaire pour cette même raison. Mais maintenant nous parlons d'être en paix et d'avoir une vie heureuse, n'est-ce pas ?
Donc la dernière chose, très importante : “Ne vous souciez pas de ce que les autres pensent de vous”. Ne vous en souciez pas ! Vous vous dites : « Je me demande bien ce qu'il pense et je parie qu'il pense que je suis fou, et je pense qu'il pense que je ne suis pas bon et patati et patata. »
Dès que vous cessez de vous préoccuper de ce que les autres pensent de vous, vous vous offrez les moyens d'être fort. Je sais que c'est difficile mais voici les quatre choses. Si vous pouvez vous approprier ces quatre choses et les prendre vraiment à cœur, je vous garantis un changement.
Parce que ce sont certaines choses qui nous enferment dans une boîte et nous oublions qui nous sommes, que nous sommes cet éléphant puissant et que ce que nous appelons problèmes ne peut plus nous arrêter. Mais nous avons oublié et nous pensons que ces cordes sont beaucoup plus solides qu'elles ne le sont en réalité.
Je voulais partager cela avec vous et j'espère que vous y penserez. C'est tout le bien que je vous souhaite.
Essayez d’y penser !
En confinement avec Prem Rawat, 43e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix
Texte à l'écran :
Participants au programme d'éducation pour la paix
À l'université de Taylor
Personne 1 : [homme]
Tout récemment, j'ai posé la question suivante : « Qu’est-ce que je veux vraiment dans ma vie ? » Et je me compare toujours aux autres.
Individu 2 : [femme]
Nous sommes trop occupés à accomplir différentes tâches au quotidien et nous oublions souvent ces petites choses importantes.
Personne 3 : [homme]
Pendant toutes ses sessions, toutes les sessions de Prem, il y a beaucoup de questions qui me viennent à l'esprit et je me demande alors : « Pourquoi faisons-nous cela ? Pourquoi faisons-nous ceci, pourquoi faisons-nous cela ? » Tout me fait penser, penser et penser...
Personne 4 : [femme]
Je pense qu'il essaie de dire une chose que nous savons tous mais dont nous ne sommes pas toujours conscients. C'est un très grand rappel pour nous tous, surtout pour moi, quand il parle d'apprécier la vie, et c'est ce qui me manque.
Personne 5 : [femme]
Cela me fait penser à ce que j'ai toujours ignoré dans ma vie. Je n'avais jamais compris que la paix est déjà dans notre cœur.
Texte à l'écran :
L'Université de Taylor
Kuala Lumpur, Malaisie
Narrateur :
L'Université Taylor à Kuala Lumpur a été la première institution en Malaisie à proposer le Programme d'éducation pour la paix. Les administrateurs ont salué le programme pour avoir aidé l'école à remplir sa mission globale d'enrichissement “de l'esprit, des mains et du cœur” des étudiants.
En octobre 2016, Prem Rawat s'est exprimé à l'Université de Taylor dans le cadre de leur série “Bien-être émotionnel” qui vise à cultiver et à responsabiliser les étudiants et le personnel en matière de bien-être et de santé émotionnels.
Personne 6 : [homme]
On dit que vous avez commencé à parler de la paix à l’âge de quatre ans. Qu'est-ce qui vous a inspiré, qu'est-ce qui vous a poussé à parler devant tant de gens quand vous aviez quatre ans et demi ?
Prem Rawat :
Pour moi, à cette époque-là, il n'y avait ni tristesse, ni problèmes, ni de grands drames dans ma vie qui pouvaient m’amener à dire : « Bon, je vais renoncer au monde, je vais chercher la paix ».
J'avais compris que la paix n'est pas l'absence de guerre. Ainsi, la bonté ou la générosité par exemple, est ”quelque chose”, alors que la cupidité n'est que l’absence de générosité.
Beaucoup de gens pensent : « Il y a la guerre et puis il y a la paix. » Non, il y a la paix, et quand cette paix fait défaut, quand cette paix est absente, il y a la guerre. Quel genre de guerre ? La guerre peut être dans votre esprit, la guerre peut être physique, la guerre peut être dans vos pensées. C'est la même chose, c'est une guerre.
Et pour moi, il n’y avait rien de tout cela, mais j'avais compris qu'il existe une chose qui s'appelle la “paix” et que chaque être humain sur terre, quelle que soit sa situation, a beaucoup de chance.
Et c'est ce que j'ai dit, en fait. J'étais en train de relire mon premier discours, il y a quelques semaines, et c'est ce dont il s'agissait : « Quelle chance avons-nous d’être en vie et que la paix se trouve en nous ! »
Personne 1 : [homme]
Après avoir participé à ce programme, je sens que ce que je veux vraiment est en moi, en moi. Je n'ai pas vraiment besoin de me comparer aux autres, je suis simplement qui je suis, et cela me permet vraiment de grandir et de répondre à quelques-unes des questions que j’ai à l’esprit.
Personne 5 : [femme]
Alors c'est simple, il suffit de continuer à vivre et d'en profiter. Oui, c'est ce que je pense.
Personne 3 : [homme]
C'est tellement merveilleux, le sentiment d’obtenir la réponse après avoir réfléchi, « Oui, voilà ce que je veux faire. Oui, c'est ce qui me motive depuis l’enfance. »
Personne 4 : [femme]
Prem Rawat nous encourage, nous tous en fait, à voir quelque chose qui est en nous, à voir les dons que nous avons. Et c'est une bénédiction d'avoir ce souffle.
Texte à l'écran :
Le contenu de la vidéo est fourni par La Fondation Prem Rawat
Kuala Lumpur, Malaisie
À l'écran :
MALAISIE BIENVEILLANTE 2018
Faire bouger les choses avec la Malaisie généreuse
Prem Rawat :
Il faut peu de chose pour déclencher une révolution. Déclenchons une révolution pour la paix, déclenchons une révolution de bienveillance, déclenchons une révolution qui change les choses dans le monde, pas seulement en Malaisie.
Parce que si la Malaisie peut être une bougie allumée, devinez ce qu’elle peut faire ? Pourquoi pas tous les pays ? Pourquoi ne seriez-vous pas, vous qui êtes assis ici, vous qui participez, les créateurs, les acteurs, les initiateurs de cette incroyable, incroyable possibilité ?
Texte à l'écran :
Changer les choses
La bienveillante Malaisie
Prem Rawat :
J'ai commencé à parler de la paix à l'âge de quatre ans. J'ai commencé à assumer la responsabilité de diffuser le message de paix d'abord dans mon Inde natale, quand j'avais neuf ans. À environ treize ans je suis arrivé en Occident, en Angleterre, en Amérique, et j'ai apporté ce message à l’extérieur de l'Inde.
Alors me voici et je suis sûr que beaucoup de gens me voient comme ambassadeur de paix. Mais après tout, que signifie “Ambassadeur de paix” ? Vous êtes tous des ambassadeurs de paix, ne le savez-vous pas ? Je ne suis pas le seul, vous êtes des ambassadeurs de paix.
Et c'est votre responsabilité également de veiller à ce que la paix se répande dans ce monde. Quelle autre option avons-nous, d'ailleurs ? Quelle autre option ?
Alors quelle est cette loi dont je parle ? C'est elle qui me donne du cœur à l’ouvrage à poursuivre mes efforts depuis si longtemps, c'est ce qui me donne du cœur à l’ouvrage. Et quelle est cette loi ? La voici : « Si nous prenons deux bougies, une allumée et une éteinte, et que nous les réunissons, devinez ce qui se passe. La bougie allumée embrasera la bougie éteinte et non l'inverse. »
C'est une loi de la nature : une bougie allumée allume la bougie non allumée mais la bougie non allumée n’éteint pas la bougie allumée. Non, même pas une chance sur deux. À chaque fois la bougie allumée embrase la bougie éteinte.
Prenez à cœur les petits efforts que vous faites dans votre vie pour apporter la paix. Par où commence la paix ? Les gens pensent qu'elle va commencer avec le monde. Ce n'est pas le cas, ce n'est pas le cas.
Hier j'ai donné quatre interviews. Et bien sûr, on m'a posé ces questions : « Vous parlez de paix alors que le monde va à vau-l’eau. » Je ne dirai pas le mot, mais “à vau-l’eau” est le contraire du paradis.
Et j'ai dit : « Attendez une minute. Que se passe t-il en réalité ? Faisons-nous quoi que ce soit pour la paix ? » Parce lorsqu’on parle de la paix aux gens, que pensent-ils ? Une utopie.
Un jour j'ai cherché le mot “utopie”. Que signifie utopie ? C'est très intéressant. Le mot a été inventé aux alentours de 1531, c'était dans un roman, et savez-vous ce que signifie réellement l'utopie ? Il signifie “pas d’endroit”.
Ce qui est dit c’est : « N'y allez pas, cet endroit n’existe pas, c'est du domaine de votre imagination. »
La paix n'est pas une utopie, la paix est réelle sur cette terre, elle est palpable. Comment et où commence-t-elle ? Elle commence par vous, elle commence par votre famille, elle commence par vos amis, elle commence par vos voisins.
Au fait, qui sont vos voisins ? La maison d'à côté ? La maison d'à côté est voisine seulement quand vous êtes dans votre maison. Votre voisin est en fait celui qui est le plus proche de vous où que vous soyez ! Y compris dans un parking.
Nous oublions ces petites choses au quotidien parce que nous sommes accaparé par nos occupations.
Vous avez un esprit et vous êtes allé à l'école pour que cet esprit soit stimulé. Vous avez de l'imagination, vous êtes allé à l'université pour que cette imagination soit aiguisée ! Oh, à propos, vous avez aussi un cœur. Qu'avez-vous fait pour stimuler les compétences du cœur ? Qu'avez-vous fait dans votre vie ? N’avez-vous rien fait d’autre que penser au paradis ?
Beaucoup me demandent : « En quoi vos propos sont-ils différents de la religion ? » Je réponds que la différence est de taille. La religion parle du paradis après la mort, je parle d'un paradis avant la mort, maintenant, sur Terre.
Pouvoir comprendre la valeur de ce qui nous a été donné, la reconnaissance, la reconnaissance des choses les plus élémentaires de notre existence, la vie, le souffle et chaque jour où vous vivez.
Voulez-vous des miracles ? Et bien un miracle se produit devant vous : aujourd'hui vous êtes en vie, c'est l'un des miracles les plus incroyables qui soient.
Savez-vous tout ce que ça a demandé pour que vous soyez assis dans ce fauteuil ? Savez-vous combien d'espèces ont évolué afin que vous puissiez être ce que vous êtes ? Nous le prenons tous pour acquis : « Je suis là ! » Mais avez-vous une idée de l'évolution qu'il a fallu, du nombre d'expériences nécessaires, pour qu'aujourd'hui vous puissiez vous asseoir dans ce fauteuil ?
Quel est le monde dans lequel nous vivons ? Quel est ce monde ? Réfléchissez-y : il y a davantage de nourriture aujourd’hui qu'il n'y en a jamais eu.
Ce n'est pas la nourriture qui manque, au fait. Si vous ne me croyez pas, allez au supermarché. Si vous ne me croyez pas, allez au buffet d'un hôtel. D'un bout à l'autre, de la nourriture, de la nourriture, de la nourriture... Vous ne me croyez pas ? Commencez à compter les restaurants sur la route quand vous conduisez.
J'étais récemment au Japon, c’était incroyable : restaurant, restaurant, restaurant. « Comment... ? Attendez une minute, les Japonais sont plutôt sveltes. Quelle quantité mangent-ils ? » Mais ils étaient là, alignés, l'un après l'autre, l’un après l'autre…
L’un des points que j'essaie de faire valoir, c'est qu'il fut un temps où les gens pensaient : « Si nous avions assez de nourriture, nous aurions la paix. » Et bien, devinez quoi, nous avons assez de nourriture et nous n'avons toujours pas la paix. Avant, les gens pensaient : « Si nous avions assez de richesses, nous aurions la paix. » Devinez quoi, nous avons maintenant plus de richesses que jamais.
Nous n’avons jamais extrait autant de diamants, nous n’avons jamais extrait autant d'or, autant d'argent de la terre. Il y a plus de richesse dans ce monde qu'il y en a jamais eu, mais il n'y a pas la paix. Nous disions : « Si les gens étaient instruits, il y aurait la paix. » Il y a maintenant plus d'écoles que jamais et il n'y a toujours pas la paix.
Nous disions: « Si nous pouvions communiquer les uns avec les autres, il y aurait la paix ». Eh bien, nous savons communiquer les uns avec les autres. Nous passons notre temps à cela, c'est incroyable.
La première fois que je suis allé au Japon et que je suis monté dans le train, je n'arrivais pas à y croire, des milliers de personnes se croisaient dans le métro sans que personne ne se touche, c'était comme un ballet, comme une danse, et chacun marchait aussi vite que possible.
Et la dernière fois où je m’y suis rendu les gens étaient comme immobilisés, leur téléphone à la main. Et ils se bousculaient !
Nous avons donc plus de moyens de communication que nous n'en avons jamais eu, mais savons-nous de quoi parler ? Non, voilà le problème. Nous avons été dépassés par la technologie, nous ne savons pas quoi faire avec cette technologie.
Nous ne savons pas ce que les transports peuvent nous apporter. Nous savons simplement qu’ils sont là, et nous pouvons aller où nous voulons. Nous ne savons pas pourquoi nous y allons, mais nous y allons.
Nous avons tant de nourriture à ne savoir qu’en faire, plus de recettes. Il existe aujourd'hui davantage de fusions culinaires que jamais ! Chinoise-indienne, vous imaginez ? Par exemple la cuisine typique indienne, celle de l'Est de l’Inde, et la cuisine chinoise réunies, mon Dieu ! Mais cela existe et c'est très populaire en Inde.
La pizza indienne ! Les Italiens s’évanouiraient. Et ils diraient : « Mon Dieu... » Mais c'est vrai ! Et nous n'avons toujours pas la paix.
La seule équation que nous n'ayons pas essayée est : “la paix commence avec vous”. La bienveillance doit être mise en évidence. Nous avons besoin d'une société dans laquelle nous sommes attentionnés envers la bienveillance, la compassion, envers notre capacité d’aider ceux qui nous entourent s'ils ont besoin d'aide. Et commencer en accordant cette aide à soi-même.
Quand les gens entendent cela ils disent : « Mais c'est égoïste ! » Non. Si vous avez voyagé en avion, l'hôtesse de l'air, j'en suis sûr, vous a dit : « Avant de mettre le masque à oxygène à quelqu'un d'autre, commencez par vous! » Parce que si vous avez perdu connaissance, vous ne pouvez aider personne.
Qui êtes-vous ? Un incroyable miracle ? Oui, et vous portez en vous un désir de paix, seulement si vous pouvez le percevoir. Telles sont vos aspirations fondamentales.
Vous connaissez votre train-train quotidien, vous vous levez, et à quoi pensez-vous ? À vos responsabilités. Pensez-vous à la vie ? Pensez-vous à la vie ?
Vous êtes en vie tant que vous êtes en vie ! Ce spectacle que vous donnez ne dure que tant que ce souffle va et vient en vous. C'est tout, les amis ! Quand le mot “fin” apparait après le film, c'est fini !
Et les gens disent : « Non-non-non, non... Je serai ailleurs, je serai… cela ne peut finir ainsi. » Eh bien oui, on peut en parler toute la nuit et ça ne changera rien parce qu'une fois que vous êtes parti d'ici, vous êtes parti d'ici.
La question n’est pas la mort, la question est la vie. Il s'agit de la vie ! Vous devez faire ce que vous avez à faire pendant que vous êtes encore ici !
Beaucoup de gens disent : « Je suis trop âgé. » Rien de tel n'existe. Tant que vous êtes une bougie allumée, quelle taille vous faut-il pour allumer une autre bougie ? Au fait, combien doit mesurer cette bougie allumée ? Elle peut ne pas être plus grande que cela, tant qu’elle est allumée, elle peut encore allumer une bougie éteinte. Voilà votre point fort dans la vie.
Donc, ce que j’essaie de dire, c’est : « Qu'est-ce qui est réellement vôtre ? » Ce qui est réellement vôtre, c'est la compassion, c'est la bienveillance, c'est la lucidité. Ce qui vous appartient, c'est la compréhension, c'est la lumière que vous portez dans votre cœur.
À ce propos, accomplissez ces choses qui enrichiront votre bienveillance, faites ces choses qui enrichiront votre discernement, qui enrichiront votre compassion, qui enrichiront votre compréhension.
Et ce jour-là, c’est garanti, vous commencerez à vous sentir vraiment riche, très, très riche. De cette richesse naîtra le désir de donner et vous ne pouvez offrir à personne meilleur cadeau que la compassion.
Oui, les gens ont besoin de nourriture, mais les gens ont aussi besoin de compassion. Oui, les gens ont besoin d'argent, mais ils ont néanmoins besoin de compassion.
Et la compassion n'est pas la pitié. Qu'est-ce que l'empathie ? Qu'est-ce que l'empathie ? Cherchez bien, qu'est-ce que “l'empathie” ? C'est comprendre, voir la similitude entre vous et l'autre personne.
Il ne s'agit pas de prendre pitié. Je ne parle pas de pitié, ce n'est pas le but de cette “bienveillance”. Cette bienveillance consiste à aider les gens, tout d'abord à réaliser en eux-mêmes leur potentiel, leur compréhension.
Voilà ce dont le monde a besoin.
En confinement avec Prem Rawat, 44e jour
Compte à rebours pour le Programme d’éducation pour la paix
Discours annuel pour le changement social.
Prem Rawat s’adresse aux étudiants qui sont inscrits au Programme d’éducation pour la paix à l’Université de Tsiba, Le Cap, Afrique du Sud.
Prem Rawat :
Qu’est-ce que le cœur ? Qu’est-ce que le cœur ? Nous parlons du cœur : « Oh, je t’aime du fond du cœur. » Qu’est-ce que le cœur ? Je pose souvent cette question : « Savez-vous ce qu’est le cœur ? »
De toute évidence ce n’est pas l’organe qui bat... Nous l’appelons également le cœur. Et lorsqu'il s’arrête, nous le faisons redémarrer avec une décharge électrique. Ou, si ses artères sont bouchées, nous y posons des stents pour rétablir la circulation. Mais qu’est-ce qu’un cœur ?
Permettez-moi de vous dire ce qu’est un cœur. Ceci n’est pas un sermon, je vous parle de mon expérience. Le cœur, en moi, est le lieu où réside mon discernement, le cœur, en moi, est le lieu où réside le courage de reconnaître la réalité, où réside le courage d’être dans la joie, où réside le courage d’être un être humain.
C’est le lieu en moi où réside ma compréhension, c’est le lieu en moi où je suis moi-même et non pas le reflet des désirs et des besoins des autres.
Pour beaucoup, en particulier lorsque nous devenons père, nos enfants voient en nous ”le père” et, nuit et jour, nous pensons à leurs besoins. Une mère veille sur ses enfants et pense nuit et jour à leurs besoins. Tout à coup, nous cessons d’être nous-mêmes et nous devenons “un père”, mais un père qui n’est pas lui-même, une mère qui n’est pas elle-même, une épouse qui n’est pas elle-même, un époux qui n’est pas lui-même. Et bientôt nous devenonsun citoyen du monde mais un citoyen qui n’est pas lui-même ou elle-même.
C’est à l’image d’un nid vide, une fois les oiseaux envolés, le nid ne sert plus à rien. Un coup de vent l’emportera et tous les efforts accomplis pour construire ce nid seront réduits à néant, et c’en est terminé.
Dans la vie, car c’est tout ce dont il s’agit, nous comprenons à peine ce que signifie être en vie. Voici un chiffre édifiant : même si vous vivez jusqu’à l’âge de 100 ans, ce qui est vraiment très bien, faites le calcul. 365, faites le calcul, ça ne fait que 36 500 jours, c’est tout, et encore, à condition d’arriver jusqu’à 100 ans.
Vivez-vous vos journées comme elles vivent en vous, avec précision ? Une seconde ne se gaspille pas d’elle-même, non ? Mais vous la gaspillez. Une heure ne se perd pas d’elle-même. Une heure ne disparaît jamais, non ? Une journée peut-elle disparaître ? Mais vous disparaissez de votre journée.
Vous avez une montre mais vous ne savez pas ce qu'est le temps. Nous essayons de vivre mais nous ne savons pas comment vivre, nous essayons d’aimer mais nous ne savons pas comment aimer, nous essayons d’être mais nous ne savons pas comment être. Nous ne savons pas que nous pouvons être généreux.
Nous croyons que lorsque nous entrons dans une pièce et que nous fermons le verrou, nous sommes seuls, seuls. Vraiment ? Vraiment ? Je suis désolé mais votre colère est entrée avec vous dans cette pièce, elle est là. Vous ne la ressentez peut-être pas, mais elle se tient prête et elle est avec vous. Vous ne l’avez pas laissée dans une autre pièce.
Partout où vous allez, même quand vous prenez l’avion et que l’on vous demande « vous voyagez seul ? » si vous répondez « oui », vous mentez, car ce n’est pas vrai. Vous voyagez avec l’énorme excédent de bagages que l’on appelle la colère, la peur, l’avidité. Partout où vous allez, elles vous suivent.
Vous êtes-vous déjà senti seul ? Vous ne devriez jamais vous sentir seul. Des tas de petits copains vous accompagnent. Réfléchissez, vous ne sortez jamais de chez vous sans eux. Vous sortez peut-être sans votre carte de crédit, mais vous ne sortez jamais sans la colère, la peur, l’avidité et la convoitise.
Mais, vous ne sortez pas non plus de chez vous sans la compréhension, sans le discernement. Ils vous accompagnent aussi. La question se pose alors : qu’avez vous cultivé dans votre vie ?
Considérez deux terrains. Quelle est la différence entre un jardin et un champ à l'abandon ? Quelle est la différence ? La terre est la même. Parfois, nous pouvons voir un champ à l’abandon et, derrière un mur, un jardin.
Nous savons donc que c'est la même terre, mais l’un est d’un vert luxuriant, rempli de fleurs, et l’autre est nu, couvert de mauvaises herbes. Quelle est la différence ?
Dans l’un, quelqu’un a semé les graines de très jolies fleurs, les a arrosées et en a pris soin. Dans l’autre, rien n’a été semé et personne ne s’en est occupé. Ce qui y pousse est affreux alors que ce qui pousse dans le jardin est magnifique.
Nous avons notre compréhension et voilà ce que cela signifie. Il y a une très belle histoire que j’aimerais vous raconter, elle a pour titre « La jarre percée ».
Il était une fois un roi qui confia un champ à un jardinier en lui disant : « Je veux que tu me fasses un jardin ici. » Ce champ était en hauteur et l’eau se trouvait tout en bas dans la vallée où coulait une petite rivière.
Le jardinier devait descendre à la rivière chaque jour, remplir ses jarres et les remonter jusqu’au jardin pour arroser les plantes, l’herbe et tout le reste. Au bout d’un certain temps le jardin devint très beau.
C’est avec deux jarres, deux grandes jarres en terre cuite portées aux extrémités d’une grande perche en bambou, une devant et une derrière, qu’il descendait à la rivière.
Un jour, la jarre qui était à l’arrière se perça et l’eau se mit à fuir. Le jardinier descendait jusqu’à la rivière, remplissait les deux jarres et les remontait. Arrivé en haut, une jarre était pleine, l’autre était vide.
Le temps passa. Un jour, la jarre qui se trouvait à l’avant dit à celle de l’arrière : « Tu n’es bonne à rien, tu es inutile. Ce jardinier travaille si dur, il descend jusqu’à la rivière, nous remplit toutes les deux mais, parce que tu es percée, arrivée en haut, tu es vide, moi, je suis pleine. Et le jardin que tu vois, qui est si beau, c’est grâce à moi. »
Ces mots chagrinèrent la jarre percée. Un jour, alors que le jardinier vint chercher les jarres, il regarda celle qu’il mettait à l’arrière et lui demanda : « Pourquoi es-tu si triste ? » Ce n’est qu’une une histoire, mais c’est une belle histoire…
Il vit la jarre qu’il mettait à l’arrière et lui demanda : « Pourquoi es-tu si triste ? » Elle répondit : « Parce que je suis percée. »
« Et alors ? Je le sais. » Elle poursuivit : « Chaque jour, tu nous emmènes à la rivière, tu ne ménages pas pas ta peine, tu nous remplis d’eau toutes les deux. Grâce à celle qui se trouve à l’avant, qui n’est pas percée, ce jardin est plein de verdure et est splendide. Mais moi, comme je suis percée, je ne sers à rien, au moment où tu arrives en haut je suis vide. »
Le jardinier la regarda et répondit : « Je veux te dire quelque chose. Je sais que tu es percée, mais je n’ai jamais cessé de te remplir d’eau et je vais te dire pourquoi.
Grâce à la jarre qui se trouve à l’avant, seul ce jardin est couvert de verdure. Mais grâce à toi… As-tu remarqué le chemin qui mène de la rivière au jardin ? Grâce à toi, il est bordé de fleurs magnifiques. Le jardin, seul le roi en jouit, alors que le chemin est apprécié par beaucoup de gens qui admirent les fleurs qui y poussent. »
Parfois nous ne comprenons pas. À cause de nos idées, des idéaux que l’on nous impose dans le monde, nous ne comprenons pas notre propre pouvoir, nous ne comprenons pas notre propre potentiel.
Il n’y a pas de limite. Comprenez-vous que la compréhension n’a pas de limites ? Pas de limites. La compréhension n’a pas de limites physiques, la joie n’a pas de limites, le bonheur n’a pas de limites. Comprenez-vous la force que cela représente ?
Lorsque nous souffrons, nous allons à l’église, au temple, à la mosquée pour prier : « Dieu, s’il te plaît, enlève-moi ma douleur. » Croyez-vous que quelqu’un aille au temple, à la mosquée ou à l’église pour demander : « S’il te plaît, enlève-moi mon bonheur. » ?
Il n’y a pas de limites, il n’y a pas de limites. Parfois les gens se demandent pourquoi les êtres humains ne naissent pas avec un mode d’emploi. Serait-ce parce que c’est tellement évident ? Parce qu’il n’y a pas besoin de mode d’emploi ? Parce qu’il est conçu à la perfection ?
Vous pouvez contenir tout le bonheur du monde, ne pas prendre un gramme et en profiter pleinement. Mais vous devez comprendre ce qu’est le véritable bonheur.
En confinement avec Prem Rawat, 37e jour
Bonjour à tous, j'espère que vous allez tous bien, que vous avez un bon sommeil, que vous vous reposez, prenez soin de vous, êtes en sécurité, en bonne santé. Et bien sûr, la santé n'est pas seulement une question de muscles, de poumons, de cœur, de reins, de foie ou autre, mais il y a ce gros machin qui se trouve juste au-dessus et qui doit également aller bien.
Il influence tout dans votre corps et quand il est effrayé, confus ou qu'il n'est pas en pleine forme, il peut stresser tout votre corps. Certains l’ont exprimé, pas en grand nombre comparativement à tous les témoignages qui sont arrivés et dans lesquels les gens ont fait principalement des commentaires sur combien ils apprécient ces paroles.
Alors j'espère vraiment que vous les appréciez et qu’elles apportent un peu de clarté dans votre vie quotidienne, pour avoir davantage de discernement. Dans la vie, voilà ce qui est important.
Nous croyons être l’arbitre entre notre existence et le monde entier. « Nous devons donc négocier ceci, négocier cela et encore cela. » Mais il faut vraiment voir le monde avec les yeux du monde.
Il ne s'intéresse pas vraiment à vous. Il s'intéresse à avancer lui-même, à se perpétuer... Vous n'êtes qu'un barreau sur cette immense échelle et on vous marche dessus, c'est à peu près tout. Puis, comme tant d'autres avant vous, vous serez oublié.
Mais quand on regarde avec ses propres yeux, l’histoire est un peu différente. Vous voulez que ce soit un moment riche de sens. Vous voulez que ce soit une vie où vous prospérez, non seulement à l'extérieur mais aussi en vous, vous voulez être heureux, être comblé.
Et, encore une fois, le bonheur n'est pas une série de petites cases à cocher avec une mention en bas de page : « Si vous avez coché plus de cinq cases, vous êtes heureux. » Ce n'est pas ça le bonheur.
La réussite est une chose, le sentiment de réussite en est une autre. Beaucoup de gens ont atteint le sommet de ce que l'on pourrait considérer comme la “réussite” mais ont-ils le sentiment d’avoir réussi ? Les gens leur disent qu'ils ont réussi, mais ont-ils, dans leur for intérieur, le sentiment d’avoir réussi ?
Il y a beaucoup de gens qui ont fini par rencontrer quelqu'un qu'ils aiment et tout ce qu’il faut, mais ils ne peuvent pas faire en sorte que ça marche. Ils sont incapables de faire en sorte que leur mariage fonctionne, ils n’y arrivent pas.
Parce qu'ils ne savent pas voir les choses du bon côté, ils ne regardent pas avec les yeux de la simplicité : « Voici un autre être humain. » Tout ce qu'ils voient, ce sont leurs attentes vis-à-vis de cet être humain mais ils ne regardent pas l’être humain.
Bon nombre de questions qui arrivent sont justement à ce propos. Les gens savent ce qu'ils veulent d'eux-mêmes mais ils ne savent pas qui ils sont, tels qu'ils sont. Comment ils devraient être, ils le savent, comment ils sont, ils ne le savent pas. Et il y a une grande incohérence. Donc, comment pouvons-nous résoudre ce problème ? Comment nous en débarrasser ?
Alors je dois partir de zéro et voilà ce que je dis : « Détendez-vous, allez-y tranquillement, comprenez une chose. Ne soyez pas à cran, détendez-vous, vous avez tout ce dont vous avez besoin. »
Il y a en vous un océan de réponses. Avez-vous besoin de questions pour ces réponses ? Pas nécessairement, les réponses feront l'affaire. En vous est un immense océan de sérénité, il y a la compréhension, il y a la bonté, il y a l’indulgence, il y a la capacité d'aller de l'avant.
Alors détendez-vous ! Vous avez tout, tout ce dont vous avez besoin pour réussir, pour être comblé, pour être en paix, pour être réellement heureux, tant que vous êtes en vie. Alors respirez profondément et faites le vide dans votre tête, comprenez que tout ce dont vous avez besoin, vous l'avez.
Tout ce que vous avez à faire c'est le ressentir, le reconnaître, non pas le croire, mais le savoir. Vous l'avez, vous l'avez déjà ressenti dans votre vie, c'était peut-être pendant un instant fugace, mais ça suffit. C'est suffisant pour dire : « Oui, il y a quelque chose là. Oui, il y a là quelque chose de très puissant. »
Maintenant, est-ce que j’ai déjà travaillé à inviter ces choses, à invoquer et non provoquer, invoquer ces choses dans ma vie ? La colère est provoquée, l'incertitude est provoquée, le doute est provoqué. La clarté est invoquée. Il y a une grande différence entre les deux.
Ce n'est pas avec la force que vous pouvez la déclencher, la compréhension vient d’une manière très simple, elle découle de la soif, de la soif de lucidité dans votre vie, de la soif de compréhension dans votre vie, de la soif de paix.
Tout le monde veut être une meilleure personne, mais je vais vous poser une question : « Pourquoi ? Pourquoi voulez-vous être meilleur ? Pour les autres ? Ou pour vous ? Pour d'autres personnes ou pour vous ? » Maintenant vous devez répondre honnêtement et si vous vous mentez à vous-même, la situation ne fera qu’empirer !
Vous devez être honnête ! Et de nouveau, détendez-vous, comprenez une chose. Il ne s'agit pas de se perdre, mais de se retrouver. Combien de fois pouvez-vous vous perdre ? Peu importe, du moment que vous vous êtes retrouvé, du moment que vous revenez sur vos pas, c’est bien ! Si vous ne revenez pas sur le sentier et que vous continuez à vous perdre, c'est la pire chose que vous puissiez faire.
Alors, pourquoi voulez-vous la lucidité dans votre vie ? Pourquoi voulez-vous la compréhension dans votre vie ? Pourquoi voulez-vous ces choses-là dans votre vie ? À cause de vous ? Parce que vous avez soif de ces choses-là ? Ou bien sentez-vous votre endoctrinement prendre le dessus et vous dire comment vous devez faire face au monde ? « Tu dois faire ceci, tu dois faire cela... »
Je descends souvent à l'hôtel. Et presque toujours quand vous arrivez, le portier vous ouvre la porte et dit « bonjour, bienvenue », et vous lui souriez. La durée de l'interaction que vous allez avoir avec lui est peut-être, si vous êtes chanceux, de dix secondes, cinq secondes, quelque chose comme ça, vous dites simplement « bonjour » et vous entrez.
Pourquoi le faites-vous ? Faites-vous cela avec quelqu'un que vous aimez ? Le matin quand vous vous réveillez et que vous voyez votre femme, votre mari ou votre enfant, leur dites-vous « bonjour, comment vas-tu ? Bienvenue. » Non, seulement « tu es ci, tu es ça. » Car tout cela est solidement ancré dans votre tête.
Souvenez-vous de mon exemple du jeune homme qui avait fini ses études et s’en retournait chez lui à pied. Il allait trouver du travail et tout et tout, il a abordé le vieux monsieur et lui a dit : « Je vais débuter dans la vie, je vais faire un tas de choses. Dites-moi, comment ça se passe, que dois-je faire ? »
Et le vieil homme a pris le fardeau qu’il portait, l’a posé et s’est redressé. Ensuite il a replacé la charge sur ses épaules, sur sa nuque, s’est courbé et a repris sa route.
Voici une question. « Tout ce que vous faites dans votre vie, le faites-vous avec le fardeau de tout ce qui trône dans votre tête, toutes ces choses, ce fardeau avec lequel vous commencez tôt matin ? »
Vous savez de quel fardeau je parle : « Oh mon Dieu, je dois faire ci. Oh mon Dieu, je dois faire ça, et je dois faire ça et je dois faire ça et je dois faire ça... » Et puis, « Je dois faire ça aussi ! Et je dois faire aussi ça, et ça aussi, et ça aussi. Et j'ai oublié ça, je dois me souvenir de ça et ainsi de suite... »
Alors vous commencez votre journée avec un énorme déficit de lucidité, avec un énorme déficit de compréhension, avec un énorme déficit de légèreté, juste de la légèreté. Et quand ce poids énorme est enlevé, il y a un sentiment de légèreté.
Donc vous commencez votre journée, vous commencez tout, et puis vous avancez dans la journée avec ce poids. Et ça vous pèse, ça vous pèse et votre vision qui devrait être large commence à devenir de plus en plus étroite, de plus en plus étroite, vraiment étriquée. Et pourquoi ? À cause de la peur. C'est ce que fait la peur !
Alors maintenant vous avez peur de tout, vous avez peur de votre avenir. Vous avez vraiment peur de votre avenir bien qu’il ne soit pas encore arrivé, parce que quand l'avenir arrive, il arrive en tant qu’aujourd'hui. Vous n'avez aucune idée de ce qui se passe aujourd'hui. Le “présent” ne signifie rien pour vous. Hier ? Ce n’est qu’un tas de souvenirs.
Si tel est votre état, une mise en train avec un énorme déficit, en étant sous pression, alors je suis sûr que ces souvenirs dont je parle ne sont pas agréables.
Alors vous êtes en train de faire un beau gâchis : pas la moindre idée d’aujourd'hui et de mauvais souvenirs d'hier. Ensuite ? Tout repose sur demain et demain n'arrivera jamais. Donc, c'est fantastique ! C'est le parfait petit arrangement.
Tout repose sur demain et demain ne vient jamais, aujourd'hui est tout ce que vous avez. Aujourd'hui, ça va se passer comme ça. Aujourd'hui, vous n'avez aucune idée de ce dont il s'agit, de ce qu’est “maintenant”, et vous avez de petits souvenirs désagréables qui surgissent, qui s’appellent “hier”, « ceci est arrivé, ceci est arrivé, ceci est arrivé, ceci est arrivé », ça n’amène rien de bon.
Alors la seule façon de s'en sortir, c'est de se secouer ! Débarrassez-vous en. C'est ce que je dis aux gens : « Secouez-vous un bon coup ! » Ça marche, croyez-moi, ça marche, il suffit de s'en débarrasser, quelle que soit la situation, quelle que soit votre peur, quelle qu’elle soit, elle peut être très réelle. Il se peut que toutes ces choses existent.
Mais, en tant qu'être humain, il vous faut aller de l’avant, quoi qu'il arrive. Et la seule façon de continuer, c'est de faire table rase, de prendre un nouveau départ, tout comme cette journée l’a fait. Tout s’est assombri, est devenu sombre, est resté sombre. Nous appelons cela “la nuit”. Puis, à l'aube, est venue une belle lumière et lentement, cette lumière est devenue de plus en plus brillante.
Elle a commencé d'une manière si humble à se répandre à l'horizon. Et lentement, alors qu’elle arrivait et devenait de plus en plus brillante, le monde entier a commencé à s'ébrouer à cette lumière. Les oiseaux se sont mis à gazouiller.
Et enfin le soleil, qui apporte cette lumière, a surgi à l'horizon et s'est levé. Il a inondé le monde autour de vous de la plus magnifique des lumières. Et maintenant vous pouvez voir, et maintenant vous pouvez sentir la chaleur de ce soleil.
Il y a un soleil qui attend que vous le reconnaissiez, que vous le compreniez, que vous l'accueilliez dans votre vie pour qu'il vous apporte cette chaleur, pour qu’il vous apporte cette lumière, cette beauté, pour que vous puissiez voir, pour que vous puissiez voir que ces obstacles dont vous avez si peur ne sont pas aussi grands que vous l'aviez imaginé.
Il y a une vie et cette vie peut continuer. Ce bonheur, votre cœur le désirera toujours, quelles que soient les circonstances extérieures.
Et les gens prennent un rythme effréné, ils pensent : « Oh mon Dieu, c'est terrible, c'est affreux dans ma vie, c'est terrible, c'est terrible. » Nombreux sont ceux qui disent « Je ne m'entends pas avec ma famille. »
Bienvenue dans le monde de la famille. Beaucoup de gens - et vous ne seriez pas le premier à ne pas vous entendre avec elle. Mais vous pouvez faire amende honorable et vous pouvez vous entendre avec votre famille.
C'est ce qui est vraiment bien dans une famille, personne n’est tenu d’être votre ennemi. Vous pouvez vous parler, vous pouvez vous racheter. Ils peuvent vous dire ce qu'ils n'aiment pas, vous pouvez leur dire ce que vous n'aimez pas, vous pouvez communiquer.
Ou c’est du genre « Oh, ma famille se désintègre ! » Le mari doit être compris, tout comme la femme. Le mari arrive, il s'est tapé la tête contre le mur toute la journée. Ce n'est pas facile pour lui. Personne n'aime son travail. Bon, d'accord, certains aiment leur travail, très bien. Mais ils sont une extrême minorité, pas la majorité.
Donc beaucoup de gens travaillent dans un bureau ou ailleurs, ils travaillent, travaillent, travaillent, ils ont une courte pause, une pause déjeuner, et travaillent, travaillent, travaillent, puis rentrent chez eux, et voilà qu’arrive la tempête parfaite !
Alors, vous pensez que le travail de ce type est difficile ? Vous pensez qu'il est facile de rester à la maison ? Ce n'est pas comme si cette femme restait à la maison - et parfois c'est le mari et la situation est inversée, la femme travaille et le mari reste à la maison. Alors il doit faire le ménage, il doit faire la cuisine, il doit laver le linge, il doit nettoyer la maison, il doit passer l'aspirateur...
Il y a beaucoup à faire, les factures arrivent, ceci arrive, cela arrive. Vous pensez que c'est facile de faire en sorte qu’une maisonnée soit vivable ? C'est une tâche extrêmement difficile et qui demande beaucoup.
Voilà donc deux personnes. Dans le premier exemple, le mari rentre à la maison, la femme a ruminé sa colère toute la journée : « Attends qu'il rentre à la maison. Je vais lui dire combien j’en ai gros sur la patate. » Ca peut être l'inverse.
C'est injuste. Injuste.
Tous les deux, vous deux, avez besoin d'une pause. Vous avez tous deux besoin de vous détendre, vous avez tous deux besoin de vous asseoir, et de ne pas parler de vos problèmes, mais de vous parler un peu. « Comment s'est passée ta journée ? » « Oh, ce n'était pas terrible, mais je suis content d'être à la maison. » C'est exactement ce à quoi vous devez travailler.
Le véritable foyer n'est pas un lieu physique. Ainsi quand quelqu'un dit « bien, restez à la maison et enfermez-vous », la maison n'est pas un lieu physique, la maison est un lieu en vous, c'est votre véritable foyer.
C'est votre véritable foyer, celui que vous emportez quand vous partez en voyage. Et quand vous pouvez être là, quand vous pouvez être à l'aise avec vous-même, alors oui, vous êtes chez vous.
Car il y a des gens qui sont dans ce lieu physique mais qui n'ont pas l'impression d'être chez eux. Ils ne s’y sentent pas bien. Donc c'est une bonne chose d’y réfléchir de toute façon. Et la raison pour laquelle j’en parle… c’est pour se préparer au PEP.
J’ai déjà mentionné ce qu’est le PEP, combien de personnes l'ont déjà suivi. Maintenant, voici de quoi il s'agit. C'est vraiment, vraiment simple. Quand je regarde le PEP, ce qui m'étonne à chaque fois, c'est à quel point il est simple.
La plupart des formations que j'ai suivies, la plupart des formations que j'ai menées, ont été très ardues et complexes. L'une des choses que l'on peut dire du PEP, c'est qu'il n'est en rien compliqué, il est très très simple.
C'est mon message, le message que je transmets. Seulement, au lieu de se contenter de l'écouter et peut-être de l’oublier, de le laisser entrer par une oreille et sortir par l'autre, il faut y prêter attention, parce qu'ensuite vous écrivez ce que vous en avez retiré, pas vos questions, mais ce que vous en avez retiré. Et le fait de prêter attention à ce message fait toute la différence.
Alors, est-ce que c'est pour tout le monde ? Non, il faut avoir envie de suivre cette formation PEP, le Programme d'éducation pour la paix. Si vous ne le souhaitez pas, c'est très bien. Si vous voulez le suivre, c'est très bien. Mais c'est une chose sérieuse. Et la raison pour laquelle je dis que c'est sérieux, c'est parce que vous pouvez en tirer profit. Tout ceux qui l’ont suivi en ont grandement bénéficié et je sais que vous pouvez tout autant en tirer profit.
Des personnes ont été libérées de prison alors qu'elles étaient au milieu du Programme d'éducation pour la paix, elles sont allées trouver le directeur et lui ont demandé : « Puis-je rester quelques jours de plus pour pouvoir terminer le Programme? » Et ce n’est pas arrivé qu’une seule fois mais de nombreuses fois.
Il y a les guérilleros de Colombie, les Tigres du Sri Lanka, tous disent : « Si je l’avais connu avant, je ne serais pas dans le pétrin dans lequel je me trouve aujourd'hui. » Un programme très puissant, mais qui le rend puissant ? C'est vous qui le rendez puissant, c'est votre désir, votre envie qui va lui donner sa puissance.
Et c'est très simple, vous écoutez et ensuite, quoi que vous ayez écouté, vous y réfléchissez. Vous m'enverrez cette réflexion, quelqu'un rassemblera toutes ces réflexions, puis j'en passerai quelques-unes en revue.
Et en partageant cela, ce qui habituellement se passait dans un environnement de cinq à dix personnes qui partageaient ce qu’elles avaient écrit, cette fois nous le partagerons avec beaucoup, beaucoup de gens, des milliers d'autres personnes.
Donc, c'est parfaitement normal que vous souhaitiez simplement observer ce qui se passe, mais si vous êtes prêt à vous impliquer, faites ce pas et essayez le Programme d'éducation pour la paix.
Il en vaut la peine. Et toute l’idée est que vous en profitiez. Pourquoi devriez-vous être comblé dans cette vie ? Pour le plaisir que cela vous procure ! Pourquoi avez-vous besoin de clarté ? Pour le plaisir ! Pourquoi devriez-vous être loin de la tristesse ? Simplement pour le plaisir. Nous voulons, nous tous, en profiter au maximum, se faire plaisir au milieu de cette histoire de coronavirus. Ce n'est pas facile. Mais est-ce possible ? La réponse est « Oui ! Oui, c'est possible. »
Alors, merci beaucoup, j'ai hâte de faire bientôt le PEP avec vous.
Merci, prenez soin de vous, soyez en sécurité, soyez bien. Et le plus important, soyez.